lundi 25 juillet 2011

Happenings variés au Conseil du 22 Juillet

Il n'y avait que deux délibérations à l'ordre du jour et pourtant le Conseil s'est terminé à midi .... Trois heures d'une ambiance détestable pour enterrer définitivement la vocation agraire initiale de ces 23 hectares.

Avant le conseil il y avait déjà eu un intermède intéressant : l'installation de la régie financière autonome de l'Opéra de Nice. La régie en elle-même est un instrument qui permet un fonctionnement moins tracassier pour les équipes de techniciens (costumiers, décorateurs etc..) mais bien encadré. J'avais candidaté sur le poste auquel l'opposition avait droit. Cette première réunion avait pour but essentiel d'élire le/la Président/e; élection toute théorique puisque le candidat était désigné par le Cabinet. Et mes suppositions de rapprochement des droites (voir post du 11 juillet) se sont avérées justes puisque le candidat-désigné était ... André Chauvet, second de la liste Peyrat ... ennemi juré de l'adjointe à la culture sur la politique de l'Opéra .. on va bien rigoler. Du coup il est possible que cessent les recours que Chauvet gagne avec régularité contre le maire. Il y en a un en cours justement sur le montage financier de "la Libé" qui a quelques chances d'aboutir. En tout cas résultat immédiat : Chauvet a voté pour le Grand stade alors que Mari s'abstenait ... gag!

Ensuite il y a eu LA délib sur le Nice Stadium. Très importante car elle était à la fois la "Déclaration de projet" (approuvée à la suite de l'enquête publique), suivie de la DIG - Déclaration d'Intérêt Général. Et c'est une fois cette DIG acquise, que la mairie pouvait déposer la demande de permis de construire.

Péroraison du maire, réponse bien argumentée de Patrick Allemand. Intervention tronitruante de Bob Injey. Intervention lénifiante de Chauvet. Courte intervention ironique de ma part sur le Musée du Sport ... qui a quelque peu agacé notre édile (voir post du 21 juillet) et que la presse a intégralement occultée.

Au cours des interventions sur la déclaration d'intérêt général de l'anti-éco-Stadium, bruissements dans les bancs du public, et divine surprise : bien alignés des membres du Collectif OIN levaient chacun une affichette avec une lettre, le tout formant un slogan (je n'ai pu le voir en entier, gênée par un gros pilier) exigeant un "débat citoyen" sur l'OIN et le stade. Merci aux copains d'EELV bien présents pour cette action rondement menée.

Le maire est devenu littéralement fou furieux, a envoyé les huissiers prendre les affichettes et sortir manu militari les manifestants, suspendu la séance ... bref la totale, c'est vrai que nous avions affaire à de dangereux terroristes qui demandaient un peu de démocratie pour leur ville ;-) Je n'ai pu les approcher que brièvement dans les escaliers, étant constamment importunée par les huissiers venant me demander fermement de regagner la salle .... non mais!

Cette première interruption a été suivie de deux autres provoquées par de brefs commentaires véhéments du public qui était resté....Bref que du fun. Il faudrait que les copains reviennent plus souvent.

Ceci dit, il ne faut pas croire que l'enquête publique n'a servi à rien. Nous ne pouvions arrêter le lancement du chantier, mais les recommandations très fermes du commissaire enquêteur - faisant écho à nos demandes - imposent des contraintes drastiques au constructeur sur la tenue du chantier, sur les rejets d'eau et la desserte automobile.

Il n'en reste pas moins que le montage juridico financier - bien que blindé par toutes sortes de clauses spéciales - reste fondé sur une simulation fondée sur des bases FAUSSES. En particulier la redevance annuelle de la ville de Nice (environ 8 Millions par an pendant 27 ans) est calculée en supposant que : 1) l'OGCN restera en 1ère division, 2) que chaque match attirera 25 000 spectateurs dont 3000 VIP (moyenne des deux dernières saison : 8000), 3) que les recettes annuelles seront de 15 Millions (actuellement elles atteignent péniblement 4,5 Millions) dont 8 seraient la contribution des VIP... on peut rêver.

Maintenant il reste une dernière enquête avant l'exode aoûtien, assortie d'une déclaration d'utilité publique (DUP): celle de la grande voie Nord-Sud, véritable autoroute de desserte du stade et des grandes surfaces qui vont l'accompagner. Or cette réalisation nécessite l'expropriation de maraîchers en exercice et la suppression de terrains agricoles, d'où la nécessité d'une DUP. Il ne reste plus que quelques jours ..... Allez protester, c'est vital.


jeudi 21 juillet 2011

Un Musée national du Sport ou une collection de reliques?

Demain le conseil municipal va adopter le projet Nice Stadium et le déclarer d'intérêt général ... ainsi que son appendice le Musée National du Sport .. et non, ce n'est pas une (mauvaise) plaisanterie
J'étais déjà intervenue sur le musée du sport lors du conseil du 8 avril à ce sujet, car il est l'alibi "service public" du stade dans le cadre du montage financier, le Partenariat Public Privé.
Après avoir lu le rapport de la Cour des Comptes sur le musée ou plutôt ce qui en tient lieu j'avais estimé nécessaire de réagir (même à "fonds perdus"). Voici mon intervention :

"J’ai déjà contesté la pertinence de ce mode de contrat qui doit obligatoirement comprendre ( selon le code des collectivités territoriales – art L.1414-1 -) le financement privé d’investissements nécessaires au service public sur une longue durée,
Le Nice Stadium est confié en exclusivité à un club privé, et l’exploitation hors service public consiste en l’organisation de spectacles par le partenaire.
Dans cet énorme et couteux projet le service public est représenté par une petite construction accolée au stade : le Musée National (pesons ce mot - National - il implique beaucoup de choses) du Sport qui va nous couter 250 000€ par an pendant 30 ans.
Je n’avais jamais pu obtenir la moindre indication sur le projet muséographique et voilà, tout arrive : j’ai eu toutes les explications possibles par le rapport annuel de la cour des comptes. Nous nous trouvons donc gratifiés d’un OVNI au sujet duquel le rapporteur de la cour des comptes conclut :
« au terme d’une histoire mouvementée marquée notamment par dix ans de fermeture de ses salles d’exposition et par une succession de défaillances, tant dans sa gestion que dans l’exercice de sa tutelle ministérielle, le musée national du sport n’a pu retrouver qu’en juin 2008 une visibilité réduite avec l’ouverture d’un espace d’exposition de 1200m2…… Il a pu signer un protocole d’accord sur l’implantation du musée à Nice le 27mai 2010 et faire adopter par le CA un projet scientifique et culturel le 23 novembre 2010 »
La Cour insiste fortement sur la nécessité d’une gestion rationnelle des collections et surtout des nouvelles acquisitions, et souligne le problème du financement futur.
Car actuellement pour une surface d’expo de 1200 m2 pour 350 articles sur un fond de 600 000, le fonctionnement annuel se monte à 900 000€ et on peut ajouter les salaires du directeur et de probables conservateurs et tout ça pour moins de 50 visiteurs par mois, en plein Paris.
Nous héritons donc d’une entité virtuelle en termes de muséologie avec un lourd passé de mauvaise gestion, et on peut se demander si le futur musée installé à St Isidore drainera des foules de visiteurs et remplira bien une mission de service public.
Et sans vouloir polémiquer outre mesure, quand je pense au sort qui est fait aux riches collections – plusieurs millions d’objets dont certains uniques au monde – de notre Museum d’histoire naturelle, je trouve que nous sommes en pleine incohérence. Et surtout que ce musée-alibi d’un PPP risque davantage d’alourdir la facture du contribuable que contribuer à une vraie mission d’éducation ."

Eh bien histoire d'allécher les contribuables , on nous consacre ces temps ci une salle du Parc Phoenix à la préfiguration d'une salle du Musée. Car il faut faire avaler une pilule de 250 000 € pendant 30 ans soit 7.5 Millions, sans parler des salaires et de la gestions des collections qui si on suit la logique parisienne coûtera au moins 900 000 € X 30 = 27 Millions ....
Jugez un peu de l'intérêt d'après cette première collection :

Dans la salle d’exposition, beaucoup de photos et affiches, de petits objets, et de nombreux mannequins entre autres, le mannequin représentant M. Christian Estrosi en tenue de motard à côté de sa moto.
Photos et affiches font référence à des rencontres sportives, tournois, meetings, courses, ou présentent des sportifs ou des équipes.
Les objets présentés - coupes, des médailles, des tee-shirts, raquette de tennis - concernent des sportifs connus de la Côte d’Azur pour la plupart bien vivants (Yannick Noah – tennis , Camille Muffat et Alain Bernard – natation , Victoria Ravva – volley,Valérie Nicolas – handball, Maloul – taekwondo , Claude Arabo – escrime - , etc…).
On peut admirer aussi des cartes du parcours du Tour de France cycliste quand il passait par Nice, des assiettes souvenir du Tour de France, un ballon de foot aux couleurs de Nice, etc …
Les textes explicatifs sont pauvres, peu lisibles et bien sur, rien n'est interactif.
Bref il ne nous reste qu'à souhaiter que les expositions futures ne ressemblent en rien à celle du Parc Phoenix et que celle ci ne détourne pas définitivement un certain nombre de niçois .. sans parler des tour-operators sans nul doute sur les starting blocks pour nous envoyer des autocars de visiteurs ...

Je ne manquerai pas de rappeler ces quelques détails demain au Conseil.



mercredi 20 juillet 2011

La saga dela Libé - 3 -

Voici donc le dire que j'ai déposé lors de l'enquête publique sur le permis de construire du projet d'aménagement de la Libé. J'enlève la première partie qui était un rappel historique que j'ai développé hier.

Ce sera le Libé 3 (la contestation) avant le 2 (description du projet commandité par la municipalité actuelle) car il faut que je puisse adapter l'iconographie et aujourd'hui c'était impossible.

L'ensemble du projet est le moins mauvais de ceux qui nous étaient proposés, c'est le montage juridico financier qui est détestable : la ville s'est dessaisi de la maitrise d'ouvrage et de ses droits à bâtir pour un Euro symbolique et rachète au consortium ING les deux équipements une fois bâtis (c'est la vente en l'état de futur achèvement, VEFA) : la salle des associations pour 1 M € et la halle pour 8,5 M. D'où mes protestations au Conseil et à l'enquête.

Le dire :


ENQUETE PUBLIQUE SUR LE PERMIS DE CONSTRUIRE POUR L’ENSEMBLE IMMOBILIER DE LA LIBERATION


Rappel historique
(......)
La reconstruction va être réalisée par deux maitres d’ouvrage différents.
La restauration du « bâtiment des voyageurs » est assurée par la Ville de Nice. J’ai présidé le jury qui a sélectionné le maitre d’œuvre, et l’entreprise est en bonne voie. MAIS l’état actuel du bâtiment fragilisé par l’effondrement du toit et des décennies de maltraitance est préoccupant.
La restauration de la halle est confiée en VEFA au groupement qui a déposé la présente demande de permis de construire.
L’histoire du site, les aléas rencontrés lors de la construction de la ligne 1 du tramway, la nécessité de préserver la reconstruction de l’ancienne Gare du Sud, m’amènent à aborder trois aspects des aménagements proposés:
- Parking souterrain : traitement des débits prévisibles lors des fouilles et pertinence d’un parking souterrain
- Réhabilitation de la Halle des trains, bâtiment classé : qualité et coût
- Réservation des emprises pour la liaison intermodale Chemins de fer de Provence/tramway

Réalisation du parking souterrain
Le site du projet se situe exactement sur le cours du Gorbellon, petit cours d’eau descendant vers la mer, recouvert lors des grandes constructions des années soixante. Les études d’impact font logiquement apparaître le risque important de forts débits d’eau à fond de fouilles.

La réalisation du parking passe par une importante excavation - en surface et profondeur - dont les limites jouxtent d’une part des immeubles privés et à l’Est l’ancienne gare du Sud classée, qui doit être réhabilitée dans le cadre global du projet sous maitrise d’ouvrage de la Ville de Nice.
La décompression des parois de l’excavation d’une part, et l’afflux de l’eau d’autre part, risquent de toute évidence de fragiliser les constructions limitrophes…. et tout particulièrement l’ancienne Gare du Sud, déjà très abîmée par des décennies d’abandon.
En outre la réalisation des parois du parking vont provoquer un important « effet de barrage », qui lui aussi engendrera des désordres sur les constructions avoisinantes. C’est ce qui s’est déjà produit pour plusieurs constructions limitrophes lors du chantier du tramway.

Le constructeur propose donc de recourir à des techniques spéciales.
- Pendant les travaux , pour minimiser le débit en fond de fouille, le « jet grouting » est envisagé.
Il s’agit d’injections sous pression d’un « coulis » eau/ ciment aboutissant à la formation de structures en béton (pieux ou parois) in situ dans la masse du terrain. Ces forages sous pression s’accompagnent forcément de vibrations importantes :
Quels seraient les risques encourus par des constructions fragiles comme la gare du Sud et l’acqueduc souterrain de Rivoli?
Pendant la « phase jet » les volumes en excès du mélange sol/coulis remontent en tête du forage (si le matériel est trop visqueux pour remonter, il y a un risque réel de désordres importants : claquage du sol). Ces rejets sont très polluants et doivent être impérativement évacués.
Ces risques ne sont pas évoqués, et les méthodes d’évacuation ne sont pas traitées dans le dossier du permis de construire.
NDLR : les lecteurs remarquerontles similitudes entre la technique de fracture hydraulique des gaz de schiste et ce jet grouting ;-)

- Pour minimiser l’effet de barrage, des solutions d’écrêtage par barbacanes sont proposées. Mais elles se situent par définition en limite externe du périmètre des fouilles, donc dans le sous sol des parcelles voisines ce qui requiert les autorisations des propriétaires.
Quelles seront les impacts ce ces implantations sur les sous-sols du voisinage ? Quelle sera la nature des troubles et quels sont les moyens de les limiter ?
Par ailleurs, quelle assurance avons nous que ces autorisations d’implantation des barbacanes seront obtenues dans le les limites du planning prévisionnel ? Et sinon quelles sont les solutions envisagées ?
L’étude d’impact insiste sur la nécessité d’une évaluation plus fine de la granulométrie du sous sol, de la connaissance des variations des niveaux d’eaux souterraines qui n’ont pas été analysées pour l’instant.
En conclusion : le projet ne nous semble pas suffisamment abouti et ne garantit pas la préservation du bâtiment classé de l’ancienne gare. Comme la réhabilitaiton de celle ci se fait sous la responsabilité d’un maitre d’œuvre différent (il a été choisi par concours, que j’ai présidé), il apparaît souhaitable que les propositions de ce permis de construire reçoivent l’aval écrit de celui-ci.
En toutes hypothèses, les coûts prévisibles et surtout les risques évidents de désordres graves dus aux eaux souterraines, nous amènent à poser la question de la pertinence économique et environnementale de ce parking souterrain, tout particulièrement à l’aune de la volonté de faire de Nice, la ville verte de la Méditerranée.

Réhabilitation de la Halle des trains
- Restauration du bâtiment classé
On remarquera d’emblée qu’il n’y a pas restitution intégrale de l’ancienne halle de Baltard puisque seules 8 fermes sont reconstruites sur les 11, plus l’équivalent d’une demi-ferme opaque qui sert à « raccorder » la verrière au bâtiment de la gare .
Le recours à des matériaux opaques métalliques pour les couvertures du toit de la halle et des travées latérales, et au « tout vitré » des parois, donne à l’ensemble un aspect très moderne. On ne se trouve pas du tout dans une restitution à l’identique d’un bâtiment classé, ni en volume ni dans l’aspect extérieur. C’est pourtant ce qui a été exigé dans les plus petits détails pour le « bâtiment des voyageurs ».
Pourquoi cette différence d’exigences de la part de l’architecte des Monuments historiques ?
Enfin s’agissant d’un monument historique, je m’étonne que le périmètre de sauvegarde ne soit absolument pas respecté et que la halle soit flanquée au sud d’une vraie muraille « d’échoppes » sans aucun souci d’esthétique. Toute perspective à partir du Sud et de l’Ouest sur la halle est ainsi bloquée.
- Coût de l’opération
Par ailleurs l’absence évidente de projet réel pour la halle ne permet pas un projet de réhabilitation intérieure aboutie.
Pour cette seule restitution du bâti nu, nous allons payer dans le cadre du VEFA 8 531 412 Euros
Or lors du démontage de charpente métallique, le marché passé avec l’entreprise DUMEZ incluait une tranche conditionnelle de repose de la charpente. Celle ci était évaluée environ à 0.5 Millions, soit environ 16 fois moins que le cout du VEFA ….. et avait fait l’objet d’un marché négocié.
Nous sommes en droit de demander avant que le permis ne soit accordé une justification pour les 8 Millions supplémentaires qui semblent une somme exorbitante pour la verrière et le toit (puisqu’aucun aménagement intérieur n’est inclus dans cette somme).

RESERVATIONS D’EMPRISES
Pour aboutir à une réelle intermodalité entre les Chemins de fer de Provence et le tramway, une réservation d’emprises en sous sol de 3000 m2 a été imposée au constructeur le long de la limite sud du terrain, le long de la rue Thivin.
Lorsqu’on superpose les réalisations projetées – objet du permis de construire, il est évident que ces emprises seront difficilement exploitables en sous sol : elles sont contigües au parking, aux extensions d’Intermarché.
La liaison intermodale aurait du faire partie intégrante de ce projet d’aménagement. Et s’il devait y avoir une voie souterraine elle aurait du se réaliser en même temps que le parking. Cela pose donc le problème de l’absence de vision et de coordination globale du projet en termes de travaux, de nuisance et d’aménagement dans le quartier.

Nous demandons que le permis de construire fasse explicitement référence à la nécessité de réserver ces emprises. Et qu’il ne soit accordé qu’à la condition que ces emprises soient accessibles et constructibles.

mardi 19 juillet 2011

La saga de la Libé - 1-

La "Libé" ... un des derniers grands enjeux d'urbanisme de Nice et objet de toutes les convoitises!

L'enquête publique concernant le permis de construire du projet "lauréat" d'aménagement du site s'est terminée aujourd'hui. J'ai déposé un "dire" et me suis longuement entretenue avec le commissaire enquêteur .. espérons que mes remarques seront prises en compte.

Avant de poster le texte de mon dire je vous propose un bref historique du site de l'actuelle "Libé" .

Cette place a longtemps été le terminus du "train des Pignes", maintenant rebaptisé chemins de fer de Provence.
Elle fut d'ailleurs bien plus que cela avant la dernière guerre, le terminus d'une importante desserte ferroviaire, en provenance des Alpes de Haute Provence et des Hautes Alpes. Et ces trains s'articulaient directement avec les trains de la gare Thiers par une ligne qui descendait le long de la rue des combattants d'AFN et avec les trams sur l'avenue"..

Le site était occupé par plusieurs bâtiments et deux halles ferroviaires. La gare principale a seule survécu à la disparition des vieux trams et des petites lignes de la montagne. C'était un bâtiment étrange composé de deux parties : la halle où entraient les trains et le bâtiment des voyageurs. La halle était une grande verrière dont l'ossature métallique, conçue par Baltard, provenait du pavillon de l'Autriche-Hongrie de l'exposition universelle de 1889. Le bâtiment à la géométrie rigoureusement symétrique et équilibrée avait été dessiné par l'architecte Bobin et sa façade polychrome était incrustée de faiences italiennes remarquables.

La suppression des trams (1953) puis celle de la liaison avec la gare Thiers (1967), ainsi que les suppressions des différentes lignes de trains de l'arrière pays sonneront la fin de l'activité de la gare. Dès 1975 Jacques Médecin n'aura de cesse de récupérer les terrains et de libérer les emprises. En 1991, une gare minimaliste au modernisme sans grâce sera mise en service à l'ouest de la rue Binet et la gare du Sud définitivement désaffectée.

L'aménagement du dernier espace urbain central de Nice a été l'objet de polémiques et d'opérations financières ratées depuis plusieurs mandatures. Les maires successifs - Médecin, Baylet, Peyrat se sont ingéniés à concevoir des projets immobiliers pharaoniques sur les 18 000 m2 du site tout en sacrifiant la gare du Sud sans état d'âme.

Le projet TREMA de Jacques Médecin (centre commercial et 15 000 m2 de bureaux) est stoppé par une affaire de corruption et la Gare du Sud échappe aux bulldozers envoyés par le maire suivant, Honoré Baylet, de justesse, en 1993, grâce à l'intervention de Jacques Toubon, ministre de la culture et de Christian Estrosi, alors député.

Jacques Peyrat, élu en 1995, obtient de l'Etat la cession du terrain pour 83,5 millions de francs (soit près de 13 millions d'euros) et lance un projet incluant la mairie, un énorme multiplexe de 20 salles, des bureaux et commerces et éliminant totalement la gare du Sud.

En novembre 2001 un nouveau sauvetage de la gare est initié par Mme Tasca, Ministre de la culture, à la suite des demandes portées par une délégation de conseillers de l'opposition (Patrick Mottard, Simone Monticelli et moi-même). La façade du bâtiment des voyageurs est inscrite à l'inventaire supplémentaires des Bâtiments historiques... mais la façade seulement.

Après de nombreuses péripéties la gare va être classée dans son intégralité en 2004, avec obligation de la restaurer in situ, par le Ministre de la culture M. Donnedieu de Vabres. Il sera alerté par le remarquable travail de thèse d'un jeune architecte, Mario Basso, et définitivement convaincu - malgré une vive opposition de Peyrat - lors d'une visite du site.

Peyrat et l'architecte Falocci proposent alors un nouveau projet pharaonique qui englobe la gare du Sud avec une halle profondément modifiée dans un monstre de béton au coût astronomique. Dans la perspective de rénovation de la halle, l'ossature métallique est démontée, ses composants soigneusement inventoriés et stockés sur le site des abattoirs.

En 2008, la nouvelle municipalité conduite par Christian Estrosi stoppe net le projet Peyrat et élabore le projet actuellement soumis à enquête publique.

A suivre




jeudi 14 juillet 2011

Les Femmes en Or sentent le soufre

En septembre se tiendra à Nice la cérémonie de remise des "Trophées des femmes en Or".

Cet évènement national (sic) existe depuis 1993 parait-il ... Jamais je n'en avais entendu parler ni aucune personne de mon entourage ... par contre le "beau linge" de Courchevel oui. Et notre chance veut que cette année cet évènement primordial se déroule à Nice.

Pour le financer - car tout se paye - un marché négocié, que j'ai du valider, a été passé entre la Ville de Nice et Havas Entertainement. Pour deux jours de ce que j'ai baptisé une "sauterie people", les contribuables niçois paieront 400 000 Euros plus l'équivalent de 68 000 Euros en prestations gratuites de la Ville : utilisation de la Villa Masséna, de la salle Apollon à Acropolis etc... Bref nous finançons pratiquement à 50% l'évènement si le budget prévisionnel est exact.

Le plus interpellant est que la négociation a porté sur l'introduction de prestations à caractère social. Bien sur aucune n'est en quoi que ce soit sociale. Mais l'une d'entre elle vaut son pesant d'or justement. Les "Femmes en Or" tiendront Villa Masséna un débat avec des (je cite) " mères de famille des quartiers". C'est écrit en ces termes dans un document officiel. Et cet entretien sera censé oeuvrer pour lutter contre la violence des jeunes. Je ne vois pas comment lorsque je vois les noms des précédentes femmes en or sur le site de la manifestation (http://www.aufeminin.com/evenement/femmes-en-or/) .... Là aussi j'ai exprimé à quel point ce "des quartiers" me semblait d'une part une faute de français et d'autre part traduisait un ostracisme voire de la xénophobie qui n'avait pas de place dans ce type de document.

Nous (Frédérique Grégoire qui représente l'opposition à la commission des Appels d'offres, Patrick Allemand et moi, ainsi que d'autres membres de l'opposition) avons tenu hier une conférence de presse, pour dénoncer ce gaspillage voyant des deniers publics.

Las, pour le maire c'est méconnaître les retombées économiques de l' évènement... comme mauvaise foi on peut trouver mieux. C'est sûr, des milliers de spectateurs payants vont se précipiter salle Apollo et nos hôtels déborderont de gens avides d'assister à la cérémonie ...

Or je rappelle qu' au dernier conseil, le manque de subventions qui permettraient à nos judokas "maison" d'accéder à des compétition de haut niveau a été bien souligné par l'opposition et repris par la presse le lendemain. Alors une femme or ou judoka en or? Mon choix est fait.

Last but not least, vient de tomber sur le mur Facebook de Patrick Allemand un commentaire inquiétant sur la solvabilité de l'organisateur réel, la société JLSO (http://www.jlso.fr/intro.html) .... à suivre.

mardi 12 juillet 2011

Eva Joly candidate, tout un symbole

Seule élue EELV à Nice, je me suis tenue à une stricte neutralité dans ce blog comme lors d'interviews variés, pendant la campagne de nos primaires.

Aujourd'hui, les écologistes ont choisi Eva Joly avec une confortable majorité pour défendre notre projet à l'élection présidentielle. Et je me permets un petit billet d'humeur et d'amitié.

Je viens de suivre le très intéressant débat sur la 5 consacré à cette candidature un peu hors normes; et je mesure le chemin parcouru depuis mes premiers échanges avec Eva lors du meeting des Européennes à Nice.

Je connaissais son histoire professionnelle, un peu, à travers la presse et ses ouvrages autobiographiques. Mais en parlant avec elle, sa force intérieure, sa compréhension de la prédation sociale, environnementale, économique exercée par les trusts financiers sur les pays en développement, sa façon simple d'expliquer des mécanismes complexes, m'ont conquise. Et elle a su par la suite assimiler le "référentiel" environnementaliste et le marier avec ses combats antérieurs pour devenir la candidate évidente de notre nouveau parti. Et ses capacités de travail au parlement européen, lors de sa mission en Islande et pendant toutes les élections suivantes sont impressionnantes.

Toutes les critiques mesquines qu'ont lui a faites m'ont portée à la défendre encore plus:
Elle n'est pas née française, et alors? moi non plus comme des millions de français.. raison de plus justement pour représenter toutes et tous
Elle est une femme ? moi aussi, comme plus de la moitié de la population mondiale ... est ce que cela est un handicap? venez me dire que les femmes en politiques sont moins efficaces que les hommes ... ;-)
Elle a un accent? eh bien oui, elle a appris le français à vingt ans. Elle écrit à la perfection et la syntaxe de ses discours est irréprochable. Qui reproche son accent à un marseillais ?
Elle est vieille ... voilà, le gros mot est lâché. Quel est l'âge moyen de nos parlementaires? de la population? Je suis plus âgée qu'elle, venez me dire que je ne remplis pas ma charge.

Je l'ai entendue ce soir défendre les points incontournables de notre programme, en particulier la sortie du nucléaire, et les mesures financières et économiques qu'elle prendrait maintenant et tout ça avec l'accent et son humour . Et je pense que ça va marcher.

lundi 11 juillet 2011

Petite surprise au Conseil : (ré)conciliation des droites

Eh bien la vraie surprise du conseil et sa vraie urgence était le rajout in extremis d' un membre supplémentaire au "Conseil d'Exploitation de la régie autonome de l'Opéra de Nice". Les représentants de la Ville de Nice à ce conseil avaient été désignés à la proportionnelle lors de la séance précédente. J'y représenterai l'opposition. Le groupe de l'entente républicaine de Peyrat, réduit à 2 membres n'était pas représenté.... jusqu'à aujourd"hui.

En effet, au début du conseil, surprise : dans les bancs du public Jacques Peyrat lui même, des identitaires dont Vardon et quelques autres. Ils sont partis dès que M. Chauvet a été nommé à ce conseil d'exploitation de par la volonté du maire ... à la suite de quels accords? Cette nomination n'a pas fait que des heureux parmi les élus de la majorité mais ils et elles ont été stoîques.... en séance seulement ;-!

Pour le règlement intérieur. Les interventions carrées d'Emmanuelle Gaziello et de Patrick Allemand, promettant fermement un recours au TA ont conduit le maire à retirer la délibération. Mais ce n'est que partie remise et le nouveau texte sera encore plus attentatoire à notre liberté. Le maire envisage en effet d'inclure un article limitant chaque prise de parole à quelques minutes ....en s'inspirant de ce qui se passe au Conseil Régional. Bien sur il ne dit pas qu'à une plénière du CR il y a deux fois plus d'élus et que ce ne sont pas les mêmes types de problèmes qui sont débattus .....A SUIVRE

Vie sportive : débat important et intervention militante et digne de Christine Dorejo à propos des subventions aux clubs de Judo. Un vrai imbroglio et une terrible injustice pour Nice Judo (par rapport à l'Olympic Judo Nice largement aidé), dont nos meilleurs éléments, de classe internationale font les frais. Un début de dialogue semblerait possible ... rendez vous à la rentrée.

Enfin il y avait une petite délibération qui proposait d'attribuer 200 euros à chaque bachelier de la ville ayant obtenu la mention Très Bien. j'ai fait la proposition suivante :

"La ville mène dans les écoles des actions contre l’illettrisme et pour la lecture avec l’aide d’auteurs que j'ai rencontrés et qui font un travail remarquable
La ville organise un festival du Livre qui commence à porter ses fruits
Récompenser nos bacheliers les plus brillants me semble une initiative intéressante mais je trouve dommage de reconnaître cette excellence uniquement par de l’argent.
J’aimerais si cela est encore possible que cette « gratification » ne soit pas uniquement monétaire.
Je suggère de revoir la délibération pour qu’au moins une partie de la somme soit un bon d’achat valable chez un des libraires qui travaillent avec la ville.
Lorsque j’étais lycéenne les prix quels qu’ils fussent, étaient des livres. Ils sont à mes yeux un facteur déterminant de connaissance du monde, une source d’évasion et le meilleur moyen de maitriser la langue française.
Offrir des livres, de beaux livres à ces jeunes étudiants serait un symbole important."

Le maire a répondu à côté de la plaque que cette somme aiderait des jeunes de familles modestes lors de la rentrée universitaire. Or justement par expérience personnellement vécue, je sais que ce sont ces familles qui ne peuvent offrir un choix de livres suffisant à leurs enfants et que pour eux comme pour tous, lire un maximum est une des clés de la réussite. Mais il ne m'a pas été répondu sur le fond.... alors que certains élus de la majorité étaient très favorables à cette proposition....avant le conseil. Du bling-bling, du fric, mais pas de livres ... Il faudrait faire un cours d'histoire à certains de nos édiles.

dimanche 10 juillet 2011

Demain un Conseil Municipal liberticide

Le maire de Nice a convoqué un conseil municipal pour traiter 14 délibérations non urgentes dont 13 servent à accompagner une délibération particulièrement liberticide concernant le droit à déposer un voeu des conseillers. Il s'agit de la re-rédaction de la page du règlement intérieur concernant le dépôt de voeux, motions et questions orales :

Jusqu'ici, comme partout en France, tout conseiller-e pouvait déposer un voeu jusqu' à 3 jours francs alors que les délibérations nous sont communiquées 5 jours francs avant (donc y compris les samedis et dimanches) avant le conseil. Ce voeu doit présenter une intérêt local. Cette clause est interprétée très largement par tous les maires soucieux de démocratie. Le texte est lu par le maire en fin de séance et est ensuite proposé au débat et éventuellement au vote.... ceci dans un conseil géré démocratiquement ....

Notre maire ayant une vue particulièrement restrictive de "l'intérêt local", les voeux et motions sont rarement acceptés et de toutes façons jamais mis en débat. Nous n'en discutons un peu que s'il peut récupérer l'action proposée. Je me souviens personnellement de la façon dont il avait détourné à sa gloire un voeu que les Verts avaient déposé au sujet des "balcons du Mercantour".

Ayant refusé aux élus communistes d'examiner un voeu demandant le soutien du conseil à la campagne de libération de Salah Hamouri (conseil du 26 mars 2010), ceux ci ont déposé un recours au Tribunal Administratif et ont gagné (pas financièrement soit dit en passant ...).

Le TA a répondu NON à la question : "le maire de Nice peut-il décider de son propre chef an tant que Président de séance au Conseil Municipal, si l'opposition doit soumettre une question orale, un voeu ou une motion au Conseil Municipal"

Du coup lors du dernier conseil une avalanche de voeux était déposée. Tous ont été refusés avec un mépris insultant toujours pour la raison que les sujets dont ils traitaient n'étaient pas d'intérêt local.

Et voilà la suite.... avec cette nouvelle rédaction du réglement intérieur,

"Le Conseil municipal émet des voeux sur tous les objets d’intérêt local.
Sous cette réserve, les propositions de voeux et de motions, qui ne peuvent comporter
des implications personnelles, sont transmises au maire au plus tard cinq jours francs
avant chaque séance publique et font l’objet d’un accusé réception.
Toutefois, les projets de voeux ou de motions relatifs à l’actualité immédiate pourront
être déposés, sans respecter le délai évoqué ci-dessus.
Dans tous les cas, le maire, au vu du projet présenté, décide ou pas de son inscription à
l’ordre du jour.
Lorsqu’ils sont inscrits à l’ordre du jour, les voeux et motions sont examinés en fin de
séance."

Le maire ignore donc superbement la décision du Tribunal !!!! et nous restons dans la logique du déni constant de l'expression démocratique.

La suite à demain.