lundi 23 décembre 2013

Michèle Rivasi gravement mise en cause par Estrosi en conseil métropolitain



Lors du dernier Conseil de Métropole,le 20 décembre, je suis intervenue lors de la déclaration d'intérêt général du projet de doublement de la surface de Cap 3000 (voir).

Après une étude approfondie des dossiers mis à disposition lors de l'enquête publique , j'ai déposé un "dire" , retranscrit dans le post précédent. Il a été résumé dans mon intervention que j'ai conclue en  annonçant qu'un complément à notre pétition en cours sur la basse vallée du Var, serait adressé à la commission des pétitions du parlement européen.

"Nous estimons que ce projet sous-estime gravement les risques encourus par la zone de nidification et de nourrissage la plus importante de l’estuaire du Var et que les mesures de protection proposées ne sont ni à la hauteur des risques encourus, ni à la hauteur de l’enjeu de préservation d’un site unique de biodiversité, protégé au titre de la directive Habitat Oiseaux de l’Europe.

Ce projet ne prend pas en compte les effets cumulés de toutes les opérations mises en œuvre dans le cadre de l’OIN. Ce problème a déjà fait l’objet d’une saisine de la commission des pétitions du Conseil de l’Europe. Ce dossier viendra s’ajouter à ceux déposés.

Pour toutes ces raisons, et malgré l’avis favorable – quoique très nuancé - des commissaires les élus écologistes voterons contre ce projet"


Et cette précision a déclenché une  violente attaque d'Estrosi envers Michèle Rivasi  qui était venue nous soutenir par une conférence de presse sur le site même. 

Je cite de mémoire - en attendant les retranscription des débats que je ferai parvenir à Michèle. "Madame Rivasi est la fossoyeuse de notre économie. Elle a créée une espèce d'association, la CRIRAAD et a fait perdre des centaines de réservations dans le Haut Pays à cause de ses déclarations sur la radioactivité" etc….

 Cette diatribe faisait référence aux déplacements de Michèle pour dénoncer l'existence de poches résiduelles de radioactivité dans le Mercantour (et il y en a encore) à la suite de la catastrophe de Tchernobyl.

Il est inadmissible qu'à des fins purement électoralistes, le président de la Métropole prenne avantage de son perchoir pour des attaques ad hominem envers une élue au Parlement Européen et à propos de faits n'ayant qu'un rapport très lointain avec les sujets en débat.

CAP 3000 : suite, l'enquête publique


L'enquête publique aux fins de déclaration d'intérêt général de l'extension de Cap 3000 a eu lieu fin octobre. Je retranscris le dire que j'ai déposé auprès de la commission d'enquête et autel s'est associé Annabelle Jaeger :

Objet : Enquête publique sur le projet de Rénovation/extension du Centre commercial CAP 3000 à Saint-Laurent du Var, comportant une mise en compatibilité du PLU

Observations de :
Mari-Luz Hernandez-Nicaise, Conseillère métropolitaine de Nice-Côte d’Azur , et de
Annabelle Jaeger, conseillère régionale PACA,


Monsieur le commissaire enquêteur,

Le projet objet de l’enquête, présente des caractéristiques qui en font un cas particulier :
•    C’est un projet portant exclusivement sur des équipements commerciaux. Il a dû être approuvé par la CDAC (arrêté préfectoral du 19/02/13, définitif le 19/04/13) d’où obligation d’un porté à connaissance au préfet pour obtention du permis de construire.
•     L’aménagement de la voirie s’effectue dans le cadre d’un PUP (Projet Urbain Partenarial) entre NCA (qui finance à Hauteur de 25%) et ALDETA (propriétaire du bâtiment, qui finance à 75%). Le coût, conséquent pour les contribuables, requiert donc une véritable utilité publique du projet.
•    Le projet est classé ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement car toute sa lisière Est longe la rive droite du Var, exactement au long d’une zone classée Natura 2000

Après consultation des éléments constitutifs du projet et des avis des autorités compétentes, nous souhaiterions apporter notre contribution sur les points suivants :

- une observation générale sur le développement commercial azuréen et l’incidence du projet sur la qualité de vie des Laurentin-es et des clients du centre commercial
- Les solutions apportées aux exigences du PPRI,
- les incidences environnementales.



I - L’EXTENSION DU CENTRE COMMERCIAL : pour quels bénéfices réels et pour qui ?

La transformation du site existant, vétuste, sans grâce, envahi par des parkings peu fonctionnels , dépourvu d’espaces verts est une nécessité.
Cependant nous ne sommes pas devant un exercice de simple réhabilitation, mais devant une opération d’extension massive :
-     La  surface de vente sera portée de 37 946 à 63 946m2, et corrélativement la surface plancher, passera de 76 763  à 136 963 m2.
- L’extension serait susceptible de  permettre la création de 1300 emplois,  mais aucune projection argumentée de cette affirmation n’est fournie dans le dossier, ni n’a d’ailleurs été présentée en Conseil métropolitain. Par contre il est avéré que pour un emploi créé en grande surface, 3 à 4 emplois disparaissent dans le commerce « traditionnel ». Les boutiques franchisées de luxe sont celles que l’on trouve dans le centre de Nice et qui souffrent déjà dans un contexte de crise économique.

Pertinence du projet :

Nous nous posons donc la question, non traitée, de la pertinence d‘un projet d’extension d’une telle ampleur. D’autant plus que la CDAC a également donné son accord au pôle commercial du Polygone à Cagnes, et le donnera certainement aux moyennes et grandes surfaces (Ikea entre autres) annexées à « l’Allianz Stadium » de St Isidore (à 15 min de trajet).
Le futur de cette nouvelle grande surface commerciale ne nous semble pas forcément assuré avec cette abondance de centres commerciaux  dans une zone restreinte sans arrivée massive prévisible d’une nouvelle clientèle.

Incidences sur le PPDA :

Les aménagements de voiries, portent sur les nœuds gordiens des accès automobiles : giratoires, largeur des voies etc..  aucune emprise nouvelle sur la berge du fleuve n’est envisagée, et tous les aménagements reprennent les emprises actuelles
Nul doute qu’une certaine fluidification est probable aux abords du centre à l’issue des travaux.

Mais ce centre se situe à la limite Est de Saint Laurent, cité très dynamique dont les actifs (75% de la population) se déplacent beaucoup : 3900 sorties et 4700 entrées par jour, plus un fort trafic de marchandises. Si bien que les sorties/entrées de St Laurent sont congestionnées en permanence.
Dans le projet soumis à l’enquête : les 2900 places de parking seront portées à 4500, et le trafic routier augmenterait de 34 à 45%. Il est actuellement de 25 000 véhicules/jour, ce qui le porterait à environ 35 000
Il est à noter qu’aucune ligne d’autobus ne relie directement le centre commercial à Nice et évoquer une ligne 4 de tramway relève aujourd’hui de la fiction. Une rupture de charge rebute visiblement la clientèle qui préfère venir en voiture.

Quant aux modes dits doux : les réserves d’emprises dédiées n’apparaissent pas sur les cartes
*aucune piste cyclable n’est créée pour relier directement le centre commercial au centre de St Laurent, ou à la Gare… et venir de Nice en vélo n’est pas à la portée du client standard.
* aucun cheminement piéton réellement sécurisé à partir de la gare n’a été prévu, et les cheminements dans le site ne sont pas explicités par une carte claire et détaillée.

Donc si l’on additionne l’augmentation de la clientèle, du personnel, du transport de marchandises, déchets etc... on peut s’attendre non pas à une fluidification du trafic, mais à une congestion permanente.

Cette congestion ne peut qu’avoir un impact défavorable sur la qualité de l’air, déjà déplorable puisqu’il est fait état de mesures de NO2 sur le site, chroniquement au delà des valeurs limites pour la santé des personnes

Qualité du bâti
L’« éco-exemplarité » du bâti est longuement décrite avec pour objectifs : la« reconstitution du paysage du delta initial » avec un « promontoire entre fleuve et mer » et la création d’une Rambla avec une place accrue de la végétation …. Soit…

Mais pour accommoder tous ces m2 il a fallu relever le COS (coefficient d'occupation des sols), et porter la hauteur maximum des bâtiments de 18 à 28 mètres ...ironie… ce sont les bâtiments en « front de mer » qui offriront une façade de verre de 28 m face à la mer. Si bien que derrière cette façade, donc sur tout le reste du site, la mer ne sera pas visible pour un piéton… étrange conception de l’éco-construction.

En outre cette néo-falaise minérale risque d’avoir des effets drastiques sur l’avifaune (voir § III)


II – TRAITEMENT DU RISQUE INONDATION PPRI :

Le centre commercial a été  construit sur une ancienne zone lacunaire et la zone est classée zone rouge sur une marge de « recul » le long du Var et zone bleu foncé pour le reste. La réalité est donc que toute la zone est soumise à un risque fort d’inondation en cas de forte crue : l’eau pourrait en cas de crue dite « centennale »  submerger la digue existante. La solution proposée est la réalisation d’un chenal de récupération et d’évacuation des eaux de surverse.
Ce chenal est en fait sur son trajet nord la voie d’accès du parking souterrain à créer, puis se prolonge à l’intérieur de la digue par une canalisation en béton armé, de section rectangulaire (3,5 m X 6 à 8 m) qui se rétrécit à l’aval. Son débouché dans lamer n’est pas indiqué avec précision dans les documents fournis.
Le long du chenal un mur de 3 m de hauteur sera construit, et sera végétalisé pour adoucir l’impact visuel de cette muraille.
Aucune étude hydraulique n’est exposée, le lecteur ne dispose d’aucun élément de calcul  pour évaluer le débit de surverse, ni pour évaluer la capacité d’évacuation du chenal. D’autant qu’on se garde bien de nous fournir une coupe en long de ce mini tunnel avec une indication de sa pente.
Par comparaison avec des documents techniques industriels, on n’arrive en aucun cas à un débit permettant d’assurer plus de 10% du débit décennal Q10 de 900 m3/s. Or lors de la petite crue du 5 novembre 2011, d’un débit de  crête de 1330m3/s, tout le parking actuel fut inondé, que dire d’un silo enterré.…

En cas de crue, le parking sera fermé par des portes étanches .. mais encore faudra-t-il que le personnel de surveillance puisse avoir le temps et les moyens de le faire à temps.

Quels sont en outre les risques encourus par la digue elle –même en cas de crue soudaine, surverse et embâcle dans la partie souterraine du chenal ? N’est-il pas évident qu’une structure pleine ne peut qu’être fragilisée par un évidement de cette importance ?
Comment fonctionneront les « grilles fusibles » aux extrémités du chenal souterrain en cas de montée très rapide en l’absence de personnel ?

Quelles sont les solutions alternatives envisageables ?
Pourquoi n’avoir pas envisagé, puisqu’on reconstruisait, un recul plus important des installations commerciales?
Un parking souterrain, dans un terrain gorgé d’eau, s’imposait-il ?

En définitive le risque d’inondation reste important particulièrement au delà de la période de référence choisie ou en cas de dysfonctionnement des ouvrages. Le taux de fréquentation prévisible et les problèmes d’engorgement des accès rendent ce risque particulièrement préoccupant.


III - LES INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES

Le document « s’attache à répondre strictement à l’évaluation des incidences Natura 2000 du périmètre ZPS « basse vallée du Var » (ZPS FR9312025, actée le 3/03/2006) et termine par une phrase d’anthologie : « rappelons que le dérangement de l’embouchure est l’une des causes principales de la dégradation régulière de la qualité biologique de cette zone humide »

Le fleuve Var est le seul habitat favorable, dans les Alpes Maritimes, à l’accueil d’oiseaux migratoires, comme les sternes, des échassiers comme le blongios ; à cette fonction d’accueil (halte ou nidification) s’ajoute  la fonction d’aire de pour des rapaces en particulier. Sur les 46 espèces inventoriées, 36 sont classées « d’intérêt communautaire ». 

 L’estimation du « niveau global d’atteinte à la conservation » sur plusieurs espèces protégées (pp 42 à 46) conclut à des risques modérés à forts et préconise un phasage du chantier évitant les périodes de reproduction et migration, en particulier impérativement éviter avril à mi juillet.

Notons que les habitats de ces espèces ne se trouvent pas dans le périmètre strict de l’opération mais en bordure, et seront donc impactés par la conduite du chantier du parking souterrain et surtout par la réalisation du chenal de surverse.

Le chantier exige en effet une emprise d’au moins 2 m, donc atteinte à la zone de nidification de plusieurs espèces (destruction de la phragmitaie abritant les sternes et le blongios). Pour toutes les espèces migratrices, les risques sont estimés de faibles à forts, mais pas décrits de façon précise.
Pour ménager les nuisances visuelles aux oiseaux du site, le chantier sera délimité le long du Var par un « parement occultant » métallique. On peut douter de l’efficacité de ce dispositif, mais on peut être certain de la nocivité de sa pose.

Par contre rien ne pourra réduire les nuisances sonores très importantes :
•    nuisances extrêmes (bruit et vibrations) lors de l’implantation, puis du retrait des palplanches indispensables pour couler les parois du parking enterré
•    nuisances sonores, pollution chimique éventuelle surtout en cas de pluie, lors de la déconstruction, puis reconstruction de la digue autour du chenal
•    nuisances récurrentes du passage des engins

A ces nuisances du chantier  - qui ne pourra pas à notre avis se dérouler uniquement d’octobre à décembre pour éviter les périodes de reproduction, s’ajouteront ensuite les nuisances inhérentes au bâti. Tout particulièrement les immenses façades vitrées – même traitées – augmentent le risque de collision et sont un facteur de  surmortalité de l’avifaune.

En outre l’effet réel des incidences cumulées de TOUTES les opérations réalisées (Stade, Voie des 40 m, route M202bis), en cours de réalisation (Nice Meridia, piscine olympique, Nice Arena, transfert du MIN) additionnent les conclusions toutes positives de chaque étude d’impact.
Or chacune de ces opérations signifie la suppression d’au moins 20 hectares de terres agricoles ou d’espaces naturels, donc réduit pour les oiseaux de la ZPS, les aires de nourrissage. Et à ce rétrécissement de l’espace s’ajoutent certainement les dégâts causés par l’utilisation souvent intensive de phytosanitaires et insecticides. Cette réduction inexorable de leur approvisionnement est une des causes de la réduction constante des populations de l’avifaune de la basse vallée du Var.


En conclusion :

* SUR LE RISQUE INONDATION

Dans le cadre de cette enquête publique, nous avons noté le manque des précisions qui auraient permis d’évaluer le risque inondation. Et ceci d’autant plus que les informations résultant d’une étude en cours sur la dangerosité des digues du Var ne sont pas connues. Nous n’avons pas la possibilité d'émettre un avis en toute connaissance de cause sur un projet ce cette ampleur qui risque d'engager la sécurité de milliers de personnes, employés et clients.
   
Nous demandons au commissaire de surseoir à décision et de fournir un supplément d’information sur les performances attendues du chenal d’évacuation des eaux de surverse, et une étude présentant une alternative plausible

* SUR LA DESSERTE VIAIRE   

Nous demandons qu’une nouvelle présentation soit faite mettant en évidence des réservations d’emprises pour une liaison cyclable sécurisée avec le centre de St Laurent, et pour des cheminements piétons : de la gare au centre et dans le centre lui même

* SUR LES INCIDENCES ENVIRONNEMENTALES   

Nous estimons que ce projet sous-estime gravement les risques encourus par la zone de nidification et de nourrissage la plus importante de l’estuaire du Var et que les mesures de protection proposées ne sont ni à la hauteur des risques encourus, ni à la hauteur de l’enjeu de préservation d’un site unique de biodiversité, protégé au titre de la directive Habitat Oiseaux de l’Europe.

Ce projet ne prend pas en compte les effets cumulés de toutes les opérations mises en œuvre dans le cadre de l’OIN. Ce problème a déjà fait l’objet d’une saisine de la commission des pétitions du Conseil de l’Europe. Ce dossier viendra s’ajouter à ceux déposés.

Il est évident que nous ne pouvons en l’état que donner un avis défavorable à ce projet

mardi 26 novembre 2013

Coulée verte : Un hommage immérité à un édile récusé


Nice peut s'enorgueillir d'un tout nouveau parc parc urbain, baptisé "Promenade du Paillon", mais qui reste néanmoins désigné par le terme "Coulée verte". Malgré de laides grilles qui l'enserrent sur toute sa longueur, cette promenade est infiniment plus esthétique que les horreurs de béton posées sur la couverture du Paillon et elle a été adoptée d'emblée par un public nombreux, de tous âges et aux  activités variées.

Les segments qui composent la promenade avaient des noms et la municipalité a décidé de les reconduire et donc d'apposer les plaques en conséquence …. mais il y a un hic : fallait-il les re-poser toutes. Fallait-il encore dédier un espace de la ville à Jacques Médecin? Maire de Nice durant 5 mandats, il termina chassé de la ville par des scandales en série dont nous payons encore les conséquences.

En cette veille de campagne municipale, il me parait indispensable de rappeler à tous le devoir absolu de probité de tout élu de la République.

D'où le communiqué de presse envoyé aujourd'hui.

Les plaques de la coulée verte : amnésie collective ?

"Demain mercredi 27 novembre seront dévoilées les plaques renommant les différents segments de la coulée verte.
Et nous découvrons avec une surprise mêlée d’indignation que le maire n’a pas saisi l’opportunité de cette re-nomination pour supprimer une des plaques, celle qui dédiera une partie de la coulée verte à Jacques Médecin, ancien maire de Nice.
 
Nous rappellerons brièvement que cet élu fut l’objet de quatre condamnations distinctes à des peines de prison et de fortes amendes : pour délit d’ingérence (1992), peine assortie à une incapacité « à jamais d’exercer aucune fonction publique », pour détournements de fonds (scandale de l’Opéra, 1995), pour abus de biens sociaux et corruption (scandale de la SEREL, 1995) et pour fraude fiscale (1998).
Rappelons aussi que cette même personne, bien qu’élu de la République, a demandé le rétablissement de la peine de mort .

Nous ne concevons pas que la réalisation d’une promenade de prestige du  centre de Nice, puisse célébrer cet édile, dont la gestion malsaine compromit gravement l’équilibre des finances de la ville et donna une image déplorable de Nice."

dimanche 13 octobre 2013

crèche vs mosquée : le faux problème

Le dernier Conseil Municipal du 11 octobre a été marqué par la situation conflictuelle créée par un projet de délibération concernant l'achat de parcelles bâties et le lancement d'une déclaration d'utilité publique ( DUP) donnant le droit d'exproprier en vue d'un construction de crèche sur ces parcelles, à Nice La Plaine, dans la basse vallée du Var. A priori la délibération aurait semblé assez "innocente", mais de fait elle était particulièrement vicieuse. Ce que les textes, ni du projet de délibération, ni des annexes, ne précisaient, c'est que ce bâtiment à transformer en crèche, et les parcelles, étaient la propriété d'un "homme d'affaires" saoudien, que ces locaux étaient actuellement mis à disposition d'un collectif d'associations musulmanes et enfin que ces associations avaient initié un projet de "mosquée" dans ce bâtiment.
Pour en avoir longuement parlé avec des musulmans très modérés, il faut entendre par mosquée, non seulement un centre de prières, mais aussi un centre associatif, lieu de rencontres et de débats, tout comme les maisons communautaires juives par exemple.
Le refus du maire et de ses troupes, signifié de façon aussi cauteleuse, a de quoi surprendre ….

Mais ici, à ce problème récurrent d'implantation de lieux de culte musulman, se superpose un autre point conflictuel : l'aménagement de la basse vallée du Var.
La crèche, que l'on oppose avec une formidable hypocrisie à une "mosquée", se situerait à 200m d'une crèche existante .. et théoriquement "anticipe" les besoins d'une séquence programmée de bétonnage dense de l'OIN : l' éco-quartier Nice Meridia.

EELV ne voulait pas s'interposer dans le débat en cours sur les "salles de prière" mais nous avons néanmoins tenu à envoyer le bref communiqué que je retranscris .. car un débat peut en cacher un autre. Nous sommes bien évidemment en campagne électorale et tous les moyens sont bons, y compris la mauvaise foi.

Communiqué du 10 octobre :

"A la suite des déclarations du maire et au vu du contenu de la délibération 5.7 présentée au conseil Municipal du 11 octobre,  Europe Ecologie tient à préciser sa position.

La réalisation d'un lieu de vie et de culte, dédié aux pratiquants musulmans de Nice et au delà, est une priorité sociale, et un manquement flagrant à la loi, étant donné l’absence de tout équipement décent de ce type, alors qu’on dénombre plus de 100 000 musulmans dans les  Alpes Maritimes.

EELV rappelle son attachement au respect d’une république laïque telle qu’elle est définie depuis 1905, et signale le scandaleux retard pris par Nice sur ce point par rapport aux grandes villes de France.

Opposer par le biais de la délibération proposée au Conseil du 11, la construction d’une crèche à la réalisation d’un lieu cultuel est une double aberration :

-    Aberration morale car elle renvoie les pratiquants musulmans dans les « caves ».

-    Aberration urbanistique, aussi. Cette crèche est censée anticiper les besoins d’un futur « éco-quartier ». Or, rappelons que par définition, un éco-quartier intègre la totalité des services dont ses habitants ont besoin : santé, enseignement, commerces et bien sûr, équipements de la petite enfance. C’est à Nice Meridia qu’une crèche neuve doit être programmée !!! Il est temps que le terme d’éco- ne recouvre plus des coquilles vides.

Nous refuserons cette délibération malsaine et qui ne répond pas aux vrais besoins des niçoises et niçois. "

L'opposition a donc voté contre la délibération après avoir subi un interminable et violent soliloque du maire, très irrité par l'interpellation du conseille PS Razak Fetnan, qui plaidait avec une passion certaine , le droit à la liberté de pratiquer à Nice, le culte de son choix.

Je terminerai en précisant que je suis athée et donc ne plaide que pour une politique de réelle laïcité et d'équité.... ce qui est loin d'être le cas à Nice. Il faudra revenir sur ce point.

vendredi 11 octobre 2013

Parcs et jardins : les fermer ou pas ?

Le Conseil municipal de Nice a adopté aujourd'hui un document intéressant et important : la Charte des Espaces Verts de la ville de Nice.

Je suis intervenue car je reste convaincue que pour la plupart des parcs et jardins les lourdes grilles de fer et leur corollaire la fermeture la nuit est une erreur. Pourtant la ville n'a pas su - depuis longtemps - gérer un personnel "médiateur", qui par des explications et actions modérées, aurait pu convaincre les utilisateurs que les parcs sont un bien commun précieux et qu'il ne faut pas les confondre avec des sites pour barbecue ou activités encore plus dommageables. Si bien que ces grilles et les fermetures sont parfois plébiscitées.

Voici mon intervention .. qui a entraînée de longues digressions sur la sécurité.


"Cette mise à jour de la charte des parcs et jardins de la ville est la bienvenue.

J’ai apprécié le rappel au « savoir vivre ensemble » que constitue ce texte et espère que la presse s’en fera largement l’écho ainsi que, pourquoi pas, les écoles et centres aérés..

J’ai aussi apprécié que soit acté le bannissement des herbicides et insecticides, que les aires de jeu des petits enfants soient –théoriquement du moins – préservées de ce qu’il est convenu d’appeler les pollutions canines.

Il y a un point cependant qui me gêne beaucoup et que j’avais évoqué ici pour la Promenade du Paillon : les horaires de fermeture. Car la majorité des parcs et jardins étant clôturés, ils sont ouverts le matin et fermés le soir.
Il y a un effort dicté par le tourisme sur le Paillon et en été , à la sortie des spectacles et restaurants les niçois comme les touristes pourront s’y attarder jusqu’à 23h sauf pour la très grande portion qui va du théâtre jusqu’à la traverse Dunkerque-Flandres après le Lycée Masséan qui inexplicablement est fermée à 22h …

Mais les parcs ne sont pas là pour les touristes exclusivement (ils sont là pour embellir et aérer la ville certes, mais essentiellement pour apporter aux habitants la nature dans la ville et en été, ombre et fraîcheur.)

Lorsqu’on habite dans des ensembles immobiliers dépourvus de jardins, pouvoir se balader, s’asseoir, respirer un peu dans un parc ou jardin, la nuit tombée peut être un vrai plaisir pour les citadins. C’est aussi un des seuls moyens de lutter contre les dangers de la canicule. Or la quasi totalité des parcs et jardins ferment à 20h alors que le soleil brille encore, pour certains la fermeture est même prévue à 19h et pour deux parcs, la Clua et les Tripodes, on va même jusqu’à programmer la fermeture totale tout le mois d’août .. On peut légitimement se poser des questions.

Alors j’ai demandé à des collègues élus dans des grandes villes quelle était la politique menée en ce domaine. Pas mal de villes ferment – hélas – leurs parcs la nuit, la plupart à 21h, certaines à 20H. Mais il y des exemples éclatants qu’une autre politique est possible. Je vous en citerai 2 :

Dijon : 700 ha d’EV : 15 parcs et 80 jardins, splendides car hérités d’une longue tradition historique. Seuls sont fermés à 22h en été les quelques parcs qui renferment de petits zoos. Depuis que les parcs sont ouverts, de substantielles économies sont réalisées car il n’y a plus de gardiennage à financer et divine surprise : moins de vandalisme. Comme si la population s’était appropriée les lieux.

Paris : là aussi, immense patrimoine végétal en pleine ville et dans les banlieues, fermé vers 21h30 sauf quelques espaces ouverts comme l’Esplanade des Invalides. Il y a 2 ans, la mairie à décidé d’une démarche expérimentale : et la moitié des parcs a été laissée ouverte 24h/24. Une des motivations a été d’utiliser les parcs dans la lutte contre les effets de la canicule. Après un premier temps la proportion des parcs ouverts a été ramenée à 25% et la mesure donne satisfaction.

A mon humble avis, si Dijon et Paris arrivent à pratiquer l’ouverture des parcs nous devrions y arriver."

Une nouvelle cuisine pour la restauration scolaire : rien avant 2018!!!

Aujourd'hui au Conseil municipal nous avons voté pour le lancement d’une opération de reconstruction de la cuisine centrale. La cuisine centrale est un énorme laboratoire que la ville pilote en régie et qui confectionne tous les repas des cantines scolaires, des crèches et des centres aérés. Cet équipement nous a été laissé par la Sodhexo dans un état de délabrement très inquiétant pour nos enfants et franchement scandaleux.

C'est un sujet qui me touche et j'ai  tiqué sur l'échéancier : l'équipement - qui coûtera 26 Millions -  ne sera prêt qu'en 2018 voire 2019 !!!!

Je suis donc intervenue sur ces points. Je recopie mon intervention, avec en italiques quelques remarques supplémentaires


Tout d’abord je tiens à remercier les directeurs des services concernés qui , à l’issue de la commission permanente, ont accepté de me présenter les projets en cours et d’expliquer les différents problèmes à résoudre. Cette marque de confiance m’a touchée, tout comme leur extrême dévouement lors du lancement de la régie. Qu’elles et ils soient tous remerciés du sommet de la hiérarchie aux nombreuses petites mains car une partie du bien être de nos écoliers est entre leurs mains.

Après la mise en régie, et un audit montrant le déplorable état des lieux  la nécessité de reconstruire la cuisine est devenue une évidence
De toutes façons l'équipement a 25 ans, âge moyen de survie de ce type d’équipement. Sa maintenance aux normes de fonctionnement actuelles coûte très cher. Autant repartir à zéro.
Je rappellerai que le fonctionnement en liaison froide est très cher, très énergivore, et induit une forte empreinte écologique : (on reçoit froid, très emballé, on cuit, on refroidit, on réemballe, on transporte froid et on réchauffe sur les 110 sites de consommation)

Parallèlement la mise en oeuvre en régie et la montée en charge du bio nous ont aussi montré les difficulté qui n’étaient pas faciles à appréhender d’emblée en 2009 :
- Servir 24 000 repas jour impose de passer par des revendeurs et même des grossistes qui sont je dois dire, un club restreint . Ces grossistes ne sont pas forcément bio et encore moins « localistes »
- L'absence de banc de préparation de légumes et 22 000 rations quotidiennes  ne permettent pas d’acheter des légumes frais, sauf à la marge un peu de tomates en été. Ce sera amélioré dans la future cuisine
- De toutes façons nous ne pourrons pas trouver ces denrées localement ; par ce qu’il a une très petite production et en outre rarement bio

Je voudrais traiter deux points : le bio et les modalités de la reconstruction

•    Le bio :
Nous en sommes à un peu plus de 25% . C’est bien. C’est mieux que les prescriptions du Grenelle (20%°). Mais il reste tout de même 75 de non bio donc toujours plein de pesticides et autres reprocides dans les assiettes de nos enfants.
Je signale que suite à mes demandes dès le tout début les aliments bio sont fournis toute l'année : les yaourts, les pommes, le riz, les pâtes sont toujours intégralement bio, une partie de la viande est bio sinon elle est labellisée Label Rouge. Chaque jour un aliment bio est proposé aux enfants.
 

Et on me dit qu’il y  deux freins : le prix et l’approvisionnement. Eh bien je dis que les deux problèmes on peut les résoudre et que C'EST UN PROBLEME DE CHOIX POLITIQUE

•    Le prix du bio : les aliments bio sont plus chers et c’est normal. Pour de la viande de qualité cela peut passer du simple au double. Mais lorsque j’ai demandé de chiffrer ce surcoût  pour un an de fonctionnement : 200 000 € ? plus ? je n’ai pas eu de réponse. Je suis persuadée qu’en supprimant un ou deux évènementiels inutiles – je pense aux « extreme sailing series » par ex, et autres sponsoring, on arriverait facilement à progresser en bio
•    La rareté du bio et des productions locales: (de mon point de vue acheter une poire en Argentine en août est hérétique, mieux vaut une pomme locale non bio bien lavée, c’est meilleur pour la planète). Le bio et le local sont rares parce que les terres agricoles périurbaines de Nice sont rares et que tout est fait pour décourager les jeunes agriculteurs désireux de s’installer ici en bio.
C’est un débat récurrent ici et à la métropole. PLU après PLU je vois les belles terres maraichères en bordure du Var se couvrir de béton : à la gaude, à St Laurent, à Carros, et entre Entrevaux et Puget Théniers des vergers florissants sont à l’abandon … Continuons … mais faire les effarouchés est de la pure hypocrisie.

•    Les modalités de la construction : Comment reconstruire l’UCP ?

J’avais demandé pratiquement dès le début que l’on étudie une reconstruction de non pas une cuisine mais , mais 2, ou plus. Il semblerait que du fait que nous fonctionnons en liaison froide, cela soit très difficilement réversible. En tous cas l’étude pour 2 cuisines a été faite et a montré une explosion des coûts (je cite la directrice) Dont acte.
Aller plus loin relèverait de la théorie  et du débat de campagne électorale puisque cela reviendrait à hiérarchiser les grands équipements. Chacun les siens. Avec une grande coulée ou un abattoir au sang neuf on peut faire deux cuisines. Avec un tram souterrain dix …

J’arrêterai là .. mais si on l’avait vraiment voulu, la nouvelle cuisine serait prête bien avant 2018.

Mais mieux vaut tard que jamais et nous voterons cette délibération et participerons au jury de bon coeur

mercredi 11 septembre 2013

Le prix d’une vie à Nice : limites de l’autodéfense


Tous les media se sont faits largement l'écho du drame survenu en plein centre de Nice. Une bijouterie, bien modeste (nous sommes loin des richesses cannoises), située tout près de l'avenue Jean Médecin, a été braquée par deux jeunes armés. C'était la deuxième fois en dix mois et je comprends l'exaspération et la peur du commerçant (J'ai moi-même subi un cambriolage et vandalisme poussé de ma maison et c'est une épreuve majeure). Mais je ne cautionne plus du tout la suite des évènements : le bijoutier a poursuivi les deux cambrioleurs, a fait usage de son arme à feu et atteint de deux balles dans le dos le jeune braqueur qui est décédé dans la rue. Les réactions des hommes politiques de droite sont à vomir : tous dans l'invective du gouvernement et des "voyous" et ils tolèrent sur leurs pages face book et autres réseaux sociaux, des discours immondes.
 
Pas un mot sur le jeune mort, pas un mot de compassion ni sur lui, ni sur ses parents à qui je présente ici mes condoléances et le souhait qu'un jugement équitable soit rendu rapidement.

Le contribuable niçois a financé un réseau coûteux, très dense, de vidéosurveillance, nous avons une armada de policiers municipaux, des discours martiaux sont tenus en toute circonstance .. mais durant la présidence précédente le nombre de policiers de "la nationale" a diminué, les commissariats de quartier ont disparu. Je ne vois pas comment en un an le gouvernement pouvait "remailler" tout le système.

J'ai envoyé un court communiqué à la presse - et le partage ici :

Je condamne – avec l’ensemble des militants d’EELV - l’agression dont la bijouterie La Turquoise a été victime. Mais je condamne, aussi, fermement, le recours aux armes du commerçant qui, de victime est devenu  - malgré lui – un meurtrier.


Ainsi à Nice on peut être abattu, à 20 ans, par deux balles dans le dos au nom de la justice ? Mais quelle justice ? De simples citoyens se sentent autorisés à utiliser des armes à feu et certains prennent leur défense. Quel est pour eux le prix de la vie d’un jeune homme de 20 ans, fut-il un cambrioleur, pris dans une dérive dont la société est collectivement responsable ?

 
Toute forme de violence est condamnable, mais ici nous sommes devant le résultat d’un climat entretenu et de fait justifié par l’attitude des élu-es de la droite locale. Il n’est que lire les pages des réseaux sociaux pour y découvrir des torrents de haine et de réaliser l’empoisonnement de notre société par les discours va-t-en guerre qui prévalent à Nice depuis des mois. Nous assistons aussi à la faillite du système tout-surveillance-tout caméra que nous avons dénoncé maintes fois.

 
Dans toutes les réactions exprimées je suis étonnée de voir que personne ne se pose la question de savoir si pour défendre ses biens, un citoyen est légitimement fondé à faire usage d’une arme à feu.

 
Nous appelons à la révision de la législation de la détention d’armes par les citoyens et espérons que les autorités judiciaires sauront rappeler à TOUS (braqueurs, victimes et élus) le droit, tout le droit.

vendredi 21 juin 2013

Grandes surfaces commerciales - que faire de Cap 3000?

Chacun-e a pu découvrir dans la presse locale au fil des semaines : l'annonce triomphale d'Estrosi sur l'implantation d'une énorme filiale d'IKEA tout contre le grand stade sur la plaine du Var. Si vous avez accès à la presse de l'Ouest du var, vous avez appris la construction d'un grande surface conséquente "le Polygone (avec Le Printemps)" sur la "pénétrante" de Cagnes sur Mer (artère chroniquement engorgée), jouxtant l'incongru Casino Terrazur

Aujourd'hui au conseil métropolitain, nous devions nous prononcer sur le doublement de la surface du centre commercial "Cap 3000" ainsi que sur un invraisemblable entrelac de routes, trémies et rond-points pour "alimenter", exclusivement en mode tout voiture le-dit centre.

Autant vous dire que j'ai voté contre, sans état d'âme… hélas, pas les copains du groupe, tétanisés par la perspective très floue de 1300 emplois que fait miroiter le dossier.

L'inflation des grandes surfaces commerciales en zone périurbaine n'est pas un fait isolé. C'est à mon avis un point important à aborder dans le futur programme métropolitain pour la prochaine mandature nous devrons envisager à EELV.

Je recopie le texte de mon intervention :

"On nous présente et sanctifie ce projet parce qu’il créerait 1300 emplois.
Peut-être …
et pourtant des études fort sérieuses ont montré que le commerce de proximité a une capacité à créer des emplois plus importante que la grande distribution : on trouve environ 4 fois plus de postes de travail dans le commerce traditionnel pour la même surface de vente.
La France est, en Europe, le pays où le commerce de proximité détient la plus faible part de marché des différents circuits de distribution : 6% seulement, contre plus de 35% en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas.
C’est une spirale qui pousse l’emploi vers le bas : encore plus d’emplois de vendeurs peu payés, moins de petits commerçants, gérant de leur propre boutique.
 
Les centres-villes ont besoin de commerçants et pas seulement de banques !!
C’est particulièrement visible dans le centre de Nice.
 
Outre cette dévitalisation progressive des centres urbains azuréens, la construction de multiples grandes surfaces commerciales (Cap 3000, Ikea, Le printemps) est à mes yeux le symbole d’un mode de vie que je récuse. Nous devons rêver autre chose pour nos enfants que la sortie hebdomadaire dans un « shopping mall » à l’américaine, autre chose pour notre société en crise qu’un consumérisme aveugle et acculturé.
 
Dans un autre ordre d’idée, ce qui me gêne tout autant c’est que cette plateforme artificielle surplombe un site unique, classé Natura 2000, l’estuaire du Var avec ses roselières et leur riche avifaune. Pour protéger la plateforme commerciale on va construire une digue conséquente, corsetant encore plus l’estuaire. Quelles seront les incidences environnementales de cette construction, celles des nœuds routiers qu’il est question de réaliser pour « alimenter » le centre commercial, celles des nouvelles constructions au ras du rivage ?

A en juger par le quotidien local, les accords commerciaux sont passés et donc le droit de bétonner une zone déjà bien abîmée, est tacitement accordé, vidant de sa substance toute étude d’impact future.
Pour toutes ces raisons, que vous allez récuser avec enthousiasme, je voterai CONTRE ce projet."

Refus de parole sur le PLU de la Gaude au Conseil métropolitain

Les bonnes pratiques du Conseil Métropolitain perdurent. Ayant omis de lever la main parce que je consultais mes notes, le maire -président non seulement ne m'a pas donné la parole mais a refusé de prendre en compte mon vote "contre" lors de l'adoption du PLU de La Gaude.
Les qualificatifs pleuvent : khmer vert, psychorigide ...
Les bonnes pratiques perdurent aussi de PLU en PLU et le conseil acte sans sourciller la mort des terres maraîchères de la plaine du Var
Mon intervention s'inscrit dans une longue suite de luttes politiques et associatives pour préserver les terres maraîchères sans prix dont les productions sont connus dans toute la France. Je suis intervenue avec Annabelle Jaeger (conseillère régionale siégeant au CA de l'Etablissement Public d'Aménagement de l'OIN) sur les enquêtes publiques, puis directement auprès du Préfet lors d'une entrevue,
Elle s'inscrit aussi dans une bataille tenace pour obtenir une évaluation globale (et honnête) des incidences de TOUS les projets en cours sur la zone Natura 2000 de la basse vallée du Var. Sur ce point Annabelle et moi avons récemment saisi la Commission des Pétitions du Conseil de l'Europe pour mise en danger de ces sites.
Voici donc la courte intervention que je n'ai pu faire. 

"Ce PLU que j’avais contesté ici et lors de l’enquête publique nous revient donc en version corrigée.
Indéniablement il y a eu prise en compte d’un certain nombre de demandes :
    •    ainsi certaines zones agricoles ridicules  car incultivables sont redevenues des zones naturelles
    •    La dénomination zone naturelle Olivier a été également un peu rationalisée, et la porte ouverte à toute construction supprimée sur ces terrains, mais les pentes de la Cagne restent néanmoins menacées
    •    Des classements abusifs en zone constructible ont été supprimés par le Symenca
MAIS grâce à une modification antérieure du POS le point noir du transfert du MIN sur les terres maraichères de La Baronne, a été acté , avec tout son cortège de nuisances, lors du précédent conseil métropolitain.
Je ne vais pas répéter mon intervention, mon opposition reste intacte.
Je voudrais néanmoins vous rappeler ou vous informer sur un point :
En décembre 2012, le CG a pris une délibération pour proposer des terres à vocation agricole en compensation de celles cédées par le même conseil pour le déplacement du MIN, du CREAT, de la chambre d'agriculture. Ces « compensations » sont une plaisanterie. Ce sont :
-à Levens, des terres en colline non cultivables,
- à Gilette, des carrières à gravier et d'un bout de garrigue sur des débits solides du Var, le tout jouxtant l'usine de La Mesta classée Seveso seuil haut, l'endroit idéal pour faire du bio. (En tous cas il y a une jurisprudence vallée de la Siagne avec annulation du projet de SCoT sur déféré préfectoral...)
Cette délibération de décembre 2012 a déjà fait l'objet d'un recours gracieux par le groupe PS au CG.

Il est évident que nous ne voterons pas l’adoption de ce PLU"

Voilà, je ne l'ai pas dit mais ce sera écrit  ;-)

lundi 3 juin 2013

OIN Basse Vallée du Var : le greenwashing

Aujourd'hui Conseil Municipal. Deux thèmes à l'ordre du jour : la modification n°2 du PLU, et les finances avec le compte administratif, la gestion de la dette et les emprunts toxiques.

Comme d'habitude, longuissimes péroraisons du maire, très mauvaises manières avec la conseillère communiste, considéré de nouveau comme indigne d'être élue de la République parce qu'elle avait manifesté à côté de ROMS chassés d'un squat (je reviendrai sur ce sujet).

Nous avons bien évidemment voté contre le compte administratif qui dissimule plus ou moins habilement le fait que notre endettement s'accroît : le montant de la dette est un peu plus élevé qu'au début de la mandature alors que 80% des compétences et des dépenses qui leurs sont affectées sont transférées à la Métropole et que nos impôts locaux ont été augmentés de 17% dès 2009.

Je suis intervenue sur l’une des modifications du PLU portant sur les "écoconstructions" de "l'écoquartier Nice Méridia" situé sur la rive gauche du Var, et censé être une radiation phare d'urbanisation dans le cadre de l'OIN basse vallée du Var…. dans la droite ligne de ce que je dénonçais le lundi précédent en conseil de Métropole. Je recopie cette partie de mon intervention :

"Le texte de la page 21 de l’additif au rapport de Présentation du PLU concerne Méridia, et le dispositif concernant les toitures  est maintenu dans la nouvelle rédaction. Or il stipule, je cite :

«  60% minimum de la surface des toitures doit être affecté à des équipements de production d’énergie renouvelable, OU à des toitures végétalisées OU à des dispositifs permettant la récupération des eaux pluviales »

Le moins que l’on puisse dire est que ce texte est inutilement restrictif pour une écovallée et un écoquartier : Pourquoi se limiter à 60% de la surface des toitures ?
Et surtout pourquoi considérer que les différentes techniques envisagées sont exclusives l’une de l’autre ? et de plus pourquoi occuper les toits pour la récupération de l’eau de pluie exclusivement d’autres équipements ? Si vous végétalisez un toit, vous pouvez le faire sur 60% de la surface et mettre au point un système de drainage qui récupérera de l’eau de pluie ET implanter les panneaux solaires thermiques nouvelle génération sur le reste du toit qui pourvoiront l’eau chaude sanitaire et un complément appréciable de chauffage central. Si vous ne végétalisez pas, les 100% de la surface permettraient de faire appel à du photovoltaïque et du thermique. Bref on n’est pas dans le l’écoconstruction prospective.

Donc serait-il possible de changer les Ou en  ET/OU ? et  le 60% en 100% ?
Sinon je trouve que c’est inacceptable et que le label ecoquartier perd en crédibilité.

Toujours à propos de Meridia, j’ai lu avec intérêt le rapport de Gaïadomo sur les incidences du projet sur la zone Natura 2000 (située à 750 m de la limite ouest du projet) et – je recite :
« En phase exploitation, ce projet sera implanté en grande partie sur des friches agricoles. Celles-ci permettent actuellement à une partie de l’avifaune de se nourrir. L’impact sur les cibles de conservation est donc indirect mais non négligeable. Néanmoins cet impact pourra être partiellement réduit si l’on veille à maintenir une surface importante d’espaces verts ».

On en revient au point que j’ai soulevé lundi dernier, lors du conseil le la Métropole :  ce sont les effets CUMULES qui devraient être pris en compte. Des dizaines d’hectares de zones de nourrissages disparaissent : les 23 ha du site du stade, les 21 de La Baronne etc .. Et des espaces verts urbains même très agrestes ne nourrissent pas certaines espèces comme le grimpereau des jardins, la Bouscarle de Cetti et autres Pouillot véloces, espèces non inscrites sur la fameuse Annexe 1, et nous risquons ainsi une inquiétante perte de Biodiversité. C’est exactement ce que je vous ai dit à propos de La Baronne, je le redis. .. même si vous considérez que ce sont des propos de khmère verte… et au fond je prend ça pour un compliment, à force."
 
Bien évidemment on m'a répondu que le OU n'était pas restrictif, qu'il ne fallait pas décourager les entreprises du bâtiment en étant trop exigeant et que si elles le proposaient elles pourraient équiper 100 % des surfaces de toit….
Je les rencontre justement cette semaine les entreprises du bâtiment lors d'un débat qui traitera entre autres de "Le dilemme de l'élu : Rigueur/investissement". Très curieuse de voir et entendre ;-)

vendredi 31 mai 2013

Unisson@Valrose ? qu'est ce que c'est?


Unisson@Valrose , c'est le nom d'une association dont je fais partie. Elle est composée des choristes du Choeur Universitaire de l'Université de Nice, lui même composé des participants à l'Atelier de Chant Choral de l'Université.

C'est une belle histoire qui dure depuis 13 ans entre les choristes, venant de tous les horizons de l'Université (étudiants et personnels enseignants, chercheurs, techniciens des neuf campus) et un chef de choeur enthousiaste, avec un savoir faire étonnant et un tempérament de diva.

Chaque rentrée les "anciens" accueillent des "nouveaux" et quels que soient les effectifs et le niveau de chacun-e, nous finissons par être "au point" fin mai pour une petite série de concerts après beaucoup d'heures de travail intense.

En particulier nous tenons un mini-stage de la journée, un samedi par mois. Et comme il faut se nourrir nous organisons lors des samedi du choeur de mémorables pique-niques où chaque choriste apport quelque chose à partager. Comme nous avons un contingent d'étudiants étrangers non négligeable, nous leur faisons découvrir les fromages français (c'est mon rôle), de multiples variations sur le thème tartes salées, les pains et les vins etc… Ca crée des liens dans le monde entier, du Japon aux Amériques en passant par le Congo ;-)

Cette année nous nous sommes investi-es dans de la musique italienne : des madrigaux du XVIème a cappella et les Magnificat de Vivaldi et Pergolese. Nous sommes accompagnés par un quintette de cordes et de remarquables solistes
 
Aujourd'hui c'était le premier concert donné dans la salle splendide du Théâtre du Château de Valrose. Nos affiches et programmes représentent la muse de la musique Erato, telle qu'elle fut peinte au plafond de la Salle des Actes de ce château, qui abrite la Présidence et les services administratifs de l'Université.

Copains et copines niçois vous avez encore une chance de nous entendre : deux autres concerts sont donnés les 1er juin, 20h à l'église du Saint Suaire, Cours Saleya à Nice, et le 2 juin, 15h30, à l'église Saint Paul, avenue de Pessicart à Nice.  et à St Paul, il y aura en plus de l'orgue avec Olivier Willemin.
A demain peut-être ?

lundi 27 mai 2013

Tranfert du MIN: terres agricoles sacrifiées, Natura 2000 en danger

Aujourd'hui approbation définitive du transfert du MIN (Marché d'Intérêt National). Le dossier - très lourd - contient des perles en termes d'aménagement aveugle, dispendieux, de disparition de terres agricoles … tout ça pour aboutir à une palais des expositions à la gloire d'un seul élu ...  Je reproduis ci dessous  mon intervention sur deux points essentiels, laquelle intervention m'a valu d'être qualifiée de khmer vert et de subir la péroraison de plus d'une heure du président Estrosi :
 
Premier point : Le transfert ou plutôt la construction d’un MIN à La Baronne

Le Min occupe actuellement 26 ha avec 260 000 m2 de surface bâtie, et 563 salariés, travaille en relation avec 260 entreprise. Sur le futur site de la Baronne il sera reconstruit sur un mode beaucoup plus économe d’espace et ne nécessitera plus que 14,5 ha et 120 000m2.

Il est avéré que les bâtiments actuels, techniquement obsolètes et aux surfaces techniques mal proportionnées, ne peuvent être valablement réhabilités. Mais une fois le transfert effectués, ils seront tout de même démolis pour être remplacés par un parc d’expositions aux proportions telles que même le CE se pose la question de la pertinence d’une telle surface. Ne pouvait-on étudier et chiffrer une re-construction sur place de cet éco-MIN compact et sa cohabitation sur le site avec un palais des expo aux dimensions un peu plus en phase avec les réalités économiques et sociales ? La totalité des arguments que j’ai lu sur la modernisation, la compacité, l’écoconstruction peuvent s’appliquer à une reconstruction sur le site actuel.

Par ailleurs le Commissaire enquêteur précise que les « experts » ont estimé le site de La baronne le plus apte à recevoir cette installation car il répondait le mieux aux exigences de circulation par sa « localisation à proximité immédiate d’une voie express la 202 bis ».
De mon point de vue d’élue de base et de citoyenne ordinaire, je ne vois pas comment la Baronne avec un accès à la 202Bis à construire via deux couteux rond points (un au Sud et un au Nord !!!),  est plus accessible que le site actuel avec l’A8 et la N7 à sa porte, et la possibilité réelle de remettre au point le ferroutage à partir du pôle multimodal en projet ;

Je ne détaillerai plus les nuisances avérées que cette réalisation imposera au hameau de La Baronne : circulation de plusieurs centaines de camions frigorifiques entre autres par jour, effet acoustique des murs des constructions, renforçant les nuisances nocturnes quotidiennes puisque les livraisons des camions frigorifiques s’effectuent la nuit jusqu’à l’aube, pbs découlant de l’imperméabilisation des sols, risque de contamination grave du fleuve en cas de crue créant une surverse des bassins de rétention.
Le plus cocasse est qu’on nous « vend » le Min en faisant valoir que le village de La baronne sera ainsi équipé d’une voirie décente, de lampadaires, d’un jardin public retrouvant « un nouveau cadre de vie moins bucolique mais mieux structuré ». Il y a besoin d’un Min pour que des habitants d’une commune de la métropole aient droit à un cadre de vie décent ? … de qui se moque-t-on ?

Enfin les ha même réduits occupés par le nouveau MIN sont exclusivement constitués d’anciennes terres agricoles maraîchères. On nous dit que cela n’a aucune incidence puisque ces terres étaient en friche. Je dirai que ce maintien en jachère était délibéré puisque le propriétaire de cette manne foncière n’est autre, depuis 15 ans que le Conseil général.
Monsieur le Président, l’histoire retiendra que vous avez sacrifié à un palais des expositions un espace horticole unique, sur lequel vous auriez pu édifier une exploitation métropolitaine, vitrine du savoir cultiver local et BIO, et qui aurait suffi à pourvoir les cantines scolaires en aliments de qualité. Le dernier marché passé la semaine dernière concernait les fraises: elles seront locales mais pas bio, les enfants n’en consommeront que une ou deux fois selon l’école, et comme il faut passer par un intermédiaire nous les paierons 19 000 €. Un palais des expositions qui servira quelques semaines par an contre la nourriture saine des enfants. Les parents apprécieront.

Deuxième point : l’impact des incidences environnementales sur le réseau Natura 2000

Rien dans ce que j’ai lu ne m’a rassurée sur ce point. Les études menées sont davantage des compilations bibliographiques que des études de terrain récentes, sérieuses et globales.

Or l’estuaire du Var représente la plus grande zone humide du département et avec l’ensemble du lit mineur c’est une zone particulièrement névralgique pour les oiseaux migrateurs qui empruntent le couloir ligure de migration vers et de l’Europe du Nord : halte indispensable de nourrissage et repos, à l’abri des prédateurs, cette zone Natura 2000 doit impérativement être préservée.

Le rapport de présentation reconnaît - bien forcé - que les travaux auront un impact certain sur les ripisylves. Mais s’il promet la création d’un cade hiérarchisant la valeur écologique des parcelles, il admet que « les effets (écologiques) provenant des autres projets de la basse Vallée du Var pourront être alors ajoutés à celles découlant du projet de plateforme agroalimentaire »

Nous sommes donc toujours dans l’attente d’une prise en compte globale des effets cumulés de toutes les réalisations « bétonnières » de l’OIN : stade, voie des 40m, transfert du MIN et sa voie autoroutière, Meridia, piscine olympique etc…

C’est pourquoi j’ai saisi avec Mme JAEGER , CR en charge de la Biodiversité et membre du CA de l’EPA, la commission des pétitions de l’Europe pour mise en danger de la zone Natura 2000

lundi 22 avril 2013

Homophobie : les vieux démons





 La loi dite du "mariage pour tous" était un des nombreux points du programme de François Hollande. Elle n'avait soulevé aucune polémique particulière lors de la campagne de l'élection présidentielle et pourtant les enjeux étaient là : égalité de toutes et tous devant la législation du mariage, excluant tout a priori sur les orientations sexuelles et le genre des partenaires. Pour les couples qui ne voulaient pas ce type d'engagement le PACS perdurait, également pour tous, puisqu'actuellement une majorité couples hétérosexuels ont recours à cette procédure.

Malheureusement certains courants de "pensée" (?) ont sciemment envenimé le débat en pratiquant un amalgame permanent entre la législation réglementant le nouveau mariage et les textes devant encadrer les divers aspects de la parentalité.

De dérive en dérive, nous sommes devant une résurgence des pires excès homophobes, et une instrumentalisation de ces excès par une droite sans scrupules.

Devant la dernière agression homophobe à Nice, où nos élus UMP se sont distingués par leurs propos choquants et où des groupuscules d'extrême droite expriment ouvertement leur homophobie, il était nécessaire de réagir. J'espère qu'un maximum de journaux relaiera le communiqué qui suit :

"Agression homophobe à Nice :

Je condamne – avec l’ensemble des militants d’EELV - l’agression dont deux jeunes gens ont été les victimes ce week end, à la sortie d’une « boîte gay ».

Ainsi à Nice on peut être roué de coups parce que l’on est supposé être homosexuel !! Nous voici revenus des siècles en arrière, lorsque l’église envoyait les « bougres » au bûcher. Et ce sont de simples citoyens qui se sentent autorisés à agresser des personnes pour leurs supposées orientations sexuelles !!

Nous espérons que les agresseurs seront rapidement arrêtés et jugés avec fermeté.
Et nous assurons de notre solidarité la communauté LGBT de Nice et des Alpes Maritimes.

Toute forme de violence est condamnable, mais ici nous sommes devant le résultat d’un climat d’homophobie entretenu et de fait justifié par l’attitude des élu-es de la droite locale lors du débat sur la loi dite du « mariage pour tous ». Nous sommes devant la négation des Droits de l’Homme et de notre constitution par ceux et celles mêmes qui devraient promouvoir tout progrès sociétal.

La loi qui sera votée demain 23 avril doit être considérée comme une avancée historique vers une société plus juste et plus égalitaire
. "

mercredi 13 mars 2013

Ligne 2 du tram : le terminus fantôme

Une deuxième, une troisième ligne de tramway, assorties de bus performants, de petits funiculaires sur les collines ... la vie à Nice et l'air que nous respirons pourraient en être changés.

Depuis trois mandatures les élus écologistes et les militants luttent pour qu'un réseau de lignes de tramway soit réalisé à Nice. La réalisation de la ligne 1, plombée par plusieurs scandales de corruption fut un martyr pour toute la ville et a rendu frileux les successeurs de Peyrat. La réalisation de la ligne 2 relève d'une chasse aux oeufs de Pâques : les projets se succèdent, tous également rocambolesques avec cependant une prime au dernier. Mi tram-mi métro avec pour terminus est, le quai du port à 170 cm du niveau de la mer, son coût est si démesuré que voici le dernier rebondissement : le maire vient d'annoncer qu'il n'en livrera que la moitié ..en 2017 (il se voit donc maire) , creusera cependant tout le tunnel (c'est ce qui coûte le plus) et le tout sera fini à l'horizon 2020. De qui se moque-t-on ?

je vous recopie un court communiqué qui vient d'être envoyé à divers journaux ... mais on n'est jamais si bien servi etc ...


Après une multitude de concertations, 5 propositions de terminus à l’Est, une enquête publique, nous apprenons que Monsieur Estrosi sous le faux prétexte des baisses de dotations de l’Etat à la métropole et à la ville de Nice (car les dotations ne sont en aucun cas destinées au financement du tramway) ne livrera en 2017 (donc dans 4 ANS) qu’une demi ligne reliant le CADAM à la station Jean Médecin.

"Cette demi ligne comporte toutes les erreurs que les écologistes ont dénoncées lors de l’enquête publique : trajet souterrain inutile et ruineux, potentiellement dangereux et dont les stations sont trop distantes (près de 900m) pour un service et une accessibilité efficaces. 




Cette solution provisoire de demi-ligne Ouest <>Est aurait un sens si elle était réalisée en surface et totalement compatible avec la ligne1. Cette interopérabilité permettrait aux usagers d’utiliser à leur gré les 3 tronçons interconnectés à Jean Médecin et faciliterait tous les déplacements urbains. Nous le proposions déjà lors de la concertation publique de 2009. 4 ans perdus !!

Nous sommes scandalisés par le traitement réservé aux quartiers Est de la ville : ni l’Ariane, ni Riquier, ni le Port ne seront desservis avant au moins une décennie. C’est socialement inacceptable, c’est une erreur urbanistique majeure.

Au bout de 3 mandatures – de droite – les niçois bénéficient de 8,7 km de ligne, déjà totalement saturée. Nice a maintenant un retard scandaleux par rapport à toutes les villes françaises d’importance moyenne."

lundi 25 février 2013

Célébrer le 19 mars ...

Monsieur Estrosi refuse  la commémoration des accords d’Evian !
Après son "vive l'Algérie Française" et ses propos xénophobes sur le vote des étrangers vivant en France, le maire-député de la 5ème ville de France, continue de flatter une certaine droite de ce pays en refusant de suivre les instructions du Préfet donc du gouvernement, sur la commémoration des accords d'Evian. 
 
Christian Estrosi avait 7 ans lors de la signature de ces accords. Il n'a pas vécu les heures sombres de cette période et visiblement n'a pas eu un bon prof d'histoire ... Sans vouloir jouer les anciens combattants, je peux parler du désastre social, humain qu'était cette guerre, des jeunes envoyés là bas pour un service qui durait au moins 2 ans et dont beaucoup trop ne sont pas revenus. Nous étions au bord de la guerre civile et les accords d'Evian, malgré les tragédies qu'ils ont déclenchées en Algérie et en France, étaient un pas décisif vers la paix.
 
Le gouvernement propose une célébration, non pas des accords, mais du cessez-le-feu et appelle à célébrer la mémoire des victimes des deux camps en présence. Je ne vois pas où est l'outrage, au contraire!
Je poste ci-dessous mon communiqué à la presse parti ce matin au nom d'Europe Ecologie Les Verts :

"Le 18 mars 1962, le gouvernement français, sous la présidence du Général de Gaulle, signait un accord avec le FLN algérien. Cet accord reconnaissait l’indépendance de l’Algérie et actait un cessez le feu qui prenait effet le 19 mars.
Ces accords mettaient un terme à un conflit qui durait depuis 1954 et avait endeuillé des milliers de familles françaises et algériennes.
Malheureusement ce ne fut la fin de la guerre que dans les mots, en grande partie à cause du FLN (exécution de dizaines de milliers de harkis) et du terrorisme aveugle des forces illégales de l’OAS.
De sanglants attentats suivis de répressions tout aussi meurtrières donnèrent le signal d’un exil massif de l’Algérie de ceux qu’on allait appeler les  « pieds noirs ».
 
Les accords d’Evian méritent d’être reconnus pour ce qu’ils étaient : un acte de courage politique du gouvernement français, qui fut plébiscité par 90,7% des français lors du référendum du 8 avril 1962. Je l’ai voté, ce fut un immense soulagement.
La loi du 6 décembre instaurant le 19 mars comme « journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires » des guerres du Maghreb, ne distingue ni bon, ni méchant. Ce tribut à tant de morts n’a que trop tardé.
 
Par son refus et les propos qui l’explicitent Christian Estrosi se positionne aux côtés d’une organisation terroriste responsable d’attentats sanglants et il reste dans la droite ligne de ses récents propos xénophobes et de sa déclaration aussi anachronique que stupide du 20 octobre dernier : "Vive l'Algérie française !"..
 
La posture de Monsieur Estrosi est indigne d’un élu de la République.
 
Je souhaite vivement que le préfet organise à NICE une cérémonie de mémoire à laquelle je serais honorée de participer."

mercredi 30 janvier 2013

Xénophobie ordinaire ... d'un maire de France


Lorsque sur l'appel d'un ami j'ai écouté ce matin, via le net, le mini "débat" à Europe 1, entre Christian Estrosi et Jean Vincent Placé, à propos du projet du droit de vote des étrangers résidant en France, j'ai eu un vrai coup de blues suivi d'une vraie colère. Comment peut-on encore, en dépit de l'histoire, en dépit de toutes les données sociologiques, tenir des propos aussi violents et dénigrants envers des personnes qui sont aujourd'hui partie intégrante de notre société.
Il a textuellement proféré que "l'immense majorité des français de droite comme de gauche ne veulent pas" que ces étrangers extra-communautaires (suivez mes regards vers le sud de préférence n'est ce pas) aient le droit de vote. Car ..tenez vous biens ... ces étrangers "haïssent la France, détestent la laïcité et refusent nos lois". La totale .

 Eh bien ça me déplait fortement en tant que militante de gauche écologiste, en tant que fille d'immigrée,en tant qu'élue locale et je l'ai exprimé dans un bref communiqué à la presse locale. On peut prendre des paris sur son succès ....

Voici donc :

Nice, le 31 Janvier 2013

Fille d’immigrés espagnols, naturalisée française, il m’est difficile d’entendre sans réagir
les propos particulièrement xénophobes tenus par Monsieur Estrosi lors de l’émission d’Europe 1 du 30 janvier.

Oui le vote des résidents étrangers non communautaires lors des élections municipales est souhaitable pour la vie sociale et la démocratie françaises.
Oui leur participation à la vie du pays est jugée positivement par une large majorité des français. Car ces personnes résident, travaillent, paient leurs impôts, élèvent leurs enfants, en un mot font vivre notre pays.

Lorsqu’on est à la tête de la 5ème ville de France, que l’on préside une communauté de 46 communes, hébergeant 140 000 résidents étrangers, on ne tient pas des propos aussi insultants à leur égard. Non ces étrangers ne haïssent pas la France, ne détestent pas la laïcité (que le maire se regarde dans son miroir à ce propos), et ne refusent pas nos lois.

Il est vrai qu’il y a deux ans Monsieur Estrosi avait estimé qu’il fallait choisir entre être voyou ou être français. Et c’est ce constant amalgame entre illégalité et immigration (mais pas n’importe laquelle) qui est choquant et indigne d’un élu de la République.


Mari-Luz HERNANDEZ-NICAISE, Conseillère municipale de Nice et Conseillère Métropolitaine

samedi 19 janvier 2013

Quel mariage pour toutes et tous ?

Cet après midi, j’ai participé, gaiement – si j’ose dire – sous une pluie battante et un ciel de plomb, mais dans une indescriptible ambiance de militantisme et d’amitié, à la manifestation pour soutenir la loi sur l’égalité pour toutes et tous (mariage, adoption et PMA).
Le déferlement de manifestations, propos homophobes, mais aussi misogynes, de ces derniers jours m’a vraiment interpellée. Des personnalités politiques locales et nationales se sont clairement prononcées contre la liberté fondamentale à disposer de son corps, et de fait, contre la liberté non moins fondamentale d’aimer la personne de son choix et de pouvoir donner à ses sentiments une traduction juridique.
Je trouve dommage que le gouvernement Hollande n’ait pas eu l’idée ? ou le courage ? ou le temps ? de « mettre à plat » les textes existants et de proposer une solution carrément neuve. J’aurais aimé une « union civile républicaine » unique, la même pour tou-te-s, qui reprenne les aspects positifs du mariage (possibilités d’adoption, pension de réversion et autres mesures en faveur du conjoint survivant) et du PACS (légèreté du dispositif, fin des procédures interminables du divorce). On laissait les querelles stériles sur le mariage-sacrement aux églises diverses et on se souciait uniquement des droits des personnes et de leur égalité devant la République.
Pour une militante et élue d’Europe Ecologie Les Verts, les enjeux  de l’égalité des droits entre les femmes et les homme sont des enjeux fondamentaux, et qu’il s’agisse  de l’égalité entre homosexuels-les et hétérosexuels-les ne change RIEN à l’affaire. 
Les oppositions – parfois violentes -  au mariage pour tou-te-s , à l’adoption, et à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes au même titre qu’aux couples hétérosexuels, montrent à quel point il est encore difficile pour certaine-e-s de penser la société en termes d’égalité des droits et non de hiérarchisation de valeur des individus. 

Se battre, aujourd’hui, pour l’accès à l’assistance médicale à  la procréation pour les femmes lesbiennes, est le même combat, que celui que ma génération a mené pour que les femmes aient la maîtrise de leur sexualité et le contrôle de leur fécondité avec le libre accès à la contraception et à l’avortement. Droits qui sont à nouveau contestés par certains courants politico-religieux.
Or, pour nous, il s’agit de sortir d’un monopole de la sexualité légitime, attribué hier au mariage, aujourd’hui à l’hétérosexualité, de sortir de ce cadre normatif où serait justifiée une inégalité des sexes et des sexualités.
Pour nous, féministes et écologistes, les femmes doivent être  libres  d'avoir ou non un enfant. Avoir un enfant n’est pas un droit, mais être l’aboutissement d’un projet.  En quoi ce projet serait-il moins légitime pour les femmes lesbiennes que pour les femmes hétérosexuelles dont le partenaire est infertile ?
En France, la loi bioéthique de juillet 1994 réserve le droit de recourir à l'assistance médicale à la procréation aux couples hétérosexuels de moins de 43 ans, mariés ou fournissant la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans. Cette limitation doit être levée dès lors que ce cadre légal change pour les couples homosexuels avec la loi en cours d’élaboration.
Nous ne ferons que rattraper des années de retard par rapport à nos voisins Européens : Espagne, Belgique, Danemark, Pays Bas, Royaume-Uni, où en particulier toutes les femmes, qu’elles soient en couple (hétérosexuel ou homosexuel) ou seules, peuvent avoir recours à la PMA.
Refuser d’ouvrir l’accès à l’insémination artificielle aux femmes lesbiennes en France revient donc à consacrer une inégalité sociale d’accès à la parenté, puisque des couples aisés pourront toujours aller dans les pays voisins. Et je dis bien insémination … pas des techniques lourdes qui relèvent de décisions médicales hors du cadre de cette loi.
La question se pose également en termes de protection sanitaire des femmes. Le recours à une insémination « artisanale » expose les femmes aux MST/IST/VIH. Ces risques sont inacceptables. Nous ne sommes plus au temps des faiseuses d’anges.
D’aucuns s’inquiètent et protestent sur les problèmes de filiation qui en découlent. Ils ne me semblent pas fondamentalement différents de ceux qui ont déjà été traités pour les adoptions et nos législateurs les résoudront. Ils me semblent aussi relever d’un problème structurel de société. Il y a dans le monde des sociétés matriarcales, d’autres où la notion de père n’existe pas. Des ouvrages ont été écrits sur les changements profonds de la notion de parentalité induits par l’éducation comme dans les kibboutz par exemple ...
Pour les militantes EELV, féministes, l’ouverture de l’accès à la PMA aux couples de lesbiennes, au même titre que pour les couples hétérosexuels dont l’homme est stérile, relève d’une émancipation de la femme.  Nous sommes donc clairement en faveur de l’ouverture de l’accès de la PMA aux couples de lesbiennes.

Pour conclure, je répèterai ce que j’ai dit à la fin de la manif. Je souhaite vraiment que la loi soit applicable au plus vite et qu’ainsi, avant la fin de mon mandat de conseillère municipale, dans une mairie de droite, j’ai la satisfaction de célébrer des mariages entre personnes de même genre.