mercredi 30 janvier 2013

Xénophobie ordinaire ... d'un maire de France


Lorsque sur l'appel d'un ami j'ai écouté ce matin, via le net, le mini "débat" à Europe 1, entre Christian Estrosi et Jean Vincent Placé, à propos du projet du droit de vote des étrangers résidant en France, j'ai eu un vrai coup de blues suivi d'une vraie colère. Comment peut-on encore, en dépit de l'histoire, en dépit de toutes les données sociologiques, tenir des propos aussi violents et dénigrants envers des personnes qui sont aujourd'hui partie intégrante de notre société.
Il a textuellement proféré que "l'immense majorité des français de droite comme de gauche ne veulent pas" que ces étrangers extra-communautaires (suivez mes regards vers le sud de préférence n'est ce pas) aient le droit de vote. Car ..tenez vous biens ... ces étrangers "haïssent la France, détestent la laïcité et refusent nos lois". La totale .

 Eh bien ça me déplait fortement en tant que militante de gauche écologiste, en tant que fille d'immigrée,en tant qu'élue locale et je l'ai exprimé dans un bref communiqué à la presse locale. On peut prendre des paris sur son succès ....

Voici donc :

Nice, le 31 Janvier 2013

Fille d’immigrés espagnols, naturalisée française, il m’est difficile d’entendre sans réagir
les propos particulièrement xénophobes tenus par Monsieur Estrosi lors de l’émission d’Europe 1 du 30 janvier.

Oui le vote des résidents étrangers non communautaires lors des élections municipales est souhaitable pour la vie sociale et la démocratie françaises.
Oui leur participation à la vie du pays est jugée positivement par une large majorité des français. Car ces personnes résident, travaillent, paient leurs impôts, élèvent leurs enfants, en un mot font vivre notre pays.

Lorsqu’on est à la tête de la 5ème ville de France, que l’on préside une communauté de 46 communes, hébergeant 140 000 résidents étrangers, on ne tient pas des propos aussi insultants à leur égard. Non ces étrangers ne haïssent pas la France, ne détestent pas la laïcité (que le maire se regarde dans son miroir à ce propos), et ne refusent pas nos lois.

Il est vrai qu’il y a deux ans Monsieur Estrosi avait estimé qu’il fallait choisir entre être voyou ou être français. Et c’est ce constant amalgame entre illégalité et immigration (mais pas n’importe laquelle) qui est choquant et indigne d’un élu de la République.


Mari-Luz HERNANDEZ-NICAISE, Conseillère municipale de Nice et Conseillère Métropolitaine

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