lundi 25 février 2013

Célébrer le 19 mars ...

Monsieur Estrosi refuse  la commémoration des accords d’Evian !
Après son "vive l'Algérie Française" et ses propos xénophobes sur le vote des étrangers vivant en France, le maire-député de la 5ème ville de France, continue de flatter une certaine droite de ce pays en refusant de suivre les instructions du Préfet donc du gouvernement, sur la commémoration des accords d'Evian. 
 
Christian Estrosi avait 7 ans lors de la signature de ces accords. Il n'a pas vécu les heures sombres de cette période et visiblement n'a pas eu un bon prof d'histoire ... Sans vouloir jouer les anciens combattants, je peux parler du désastre social, humain qu'était cette guerre, des jeunes envoyés là bas pour un service qui durait au moins 2 ans et dont beaucoup trop ne sont pas revenus. Nous étions au bord de la guerre civile et les accords d'Evian, malgré les tragédies qu'ils ont déclenchées en Algérie et en France, étaient un pas décisif vers la paix.
 
Le gouvernement propose une célébration, non pas des accords, mais du cessez-le-feu et appelle à célébrer la mémoire des victimes des deux camps en présence. Je ne vois pas où est l'outrage, au contraire!
Je poste ci-dessous mon communiqué à la presse parti ce matin au nom d'Europe Ecologie Les Verts :

"Le 18 mars 1962, le gouvernement français, sous la présidence du Général de Gaulle, signait un accord avec le FLN algérien. Cet accord reconnaissait l’indépendance de l’Algérie et actait un cessez le feu qui prenait effet le 19 mars.
Ces accords mettaient un terme à un conflit qui durait depuis 1954 et avait endeuillé des milliers de familles françaises et algériennes.
Malheureusement ce ne fut la fin de la guerre que dans les mots, en grande partie à cause du FLN (exécution de dizaines de milliers de harkis) et du terrorisme aveugle des forces illégales de l’OAS.
De sanglants attentats suivis de répressions tout aussi meurtrières donnèrent le signal d’un exil massif de l’Algérie de ceux qu’on allait appeler les  « pieds noirs ».
 
Les accords d’Evian méritent d’être reconnus pour ce qu’ils étaient : un acte de courage politique du gouvernement français, qui fut plébiscité par 90,7% des français lors du référendum du 8 avril 1962. Je l’ai voté, ce fut un immense soulagement.
La loi du 6 décembre instaurant le 19 mars comme « journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires » des guerres du Maghreb, ne distingue ni bon, ni méchant. Ce tribut à tant de morts n’a que trop tardé.
 
Par son refus et les propos qui l’explicitent Christian Estrosi se positionne aux côtés d’une organisation terroriste responsable d’attentats sanglants et il reste dans la droite ligne de ses récents propos xénophobes et de sa déclaration aussi anachronique que stupide du 20 octobre dernier : "Vive l'Algérie française !"..
 
La posture de Monsieur Estrosi est indigne d’un élu de la République.
 
Je souhaite vivement que le préfet organise à NICE une cérémonie de mémoire à laquelle je serais honorée de participer."