vendredi 21 juin 2013

Grandes surfaces commerciales - que faire de Cap 3000?

Chacun-e a pu découvrir dans la presse locale au fil des semaines : l'annonce triomphale d'Estrosi sur l'implantation d'une énorme filiale d'IKEA tout contre le grand stade sur la plaine du Var. Si vous avez accès à la presse de l'Ouest du var, vous avez appris la construction d'un grande surface conséquente "le Polygone (avec Le Printemps)" sur la "pénétrante" de Cagnes sur Mer (artère chroniquement engorgée), jouxtant l'incongru Casino Terrazur

Aujourd'hui au conseil métropolitain, nous devions nous prononcer sur le doublement de la surface du centre commercial "Cap 3000" ainsi que sur un invraisemblable entrelac de routes, trémies et rond-points pour "alimenter", exclusivement en mode tout voiture le-dit centre.

Autant vous dire que j'ai voté contre, sans état d'âme… hélas, pas les copains du groupe, tétanisés par la perspective très floue de 1300 emplois que fait miroiter le dossier.

L'inflation des grandes surfaces commerciales en zone périurbaine n'est pas un fait isolé. C'est à mon avis un point important à aborder dans le futur programme métropolitain pour la prochaine mandature nous devrons envisager à EELV.

Je recopie le texte de mon intervention :

"On nous présente et sanctifie ce projet parce qu’il créerait 1300 emplois.
Peut-être …
et pourtant des études fort sérieuses ont montré que le commerce de proximité a une capacité à créer des emplois plus importante que la grande distribution : on trouve environ 4 fois plus de postes de travail dans le commerce traditionnel pour la même surface de vente.
La France est, en Europe, le pays où le commerce de proximité détient la plus faible part de marché des différents circuits de distribution : 6% seulement, contre plus de 35% en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas.
C’est une spirale qui pousse l’emploi vers le bas : encore plus d’emplois de vendeurs peu payés, moins de petits commerçants, gérant de leur propre boutique.
 
Les centres-villes ont besoin de commerçants et pas seulement de banques !!
C’est particulièrement visible dans le centre de Nice.
 
Outre cette dévitalisation progressive des centres urbains azuréens, la construction de multiples grandes surfaces commerciales (Cap 3000, Ikea, Le printemps) est à mes yeux le symbole d’un mode de vie que je récuse. Nous devons rêver autre chose pour nos enfants que la sortie hebdomadaire dans un « shopping mall » à l’américaine, autre chose pour notre société en crise qu’un consumérisme aveugle et acculturé.
 
Dans un autre ordre d’idée, ce qui me gêne tout autant c’est que cette plateforme artificielle surplombe un site unique, classé Natura 2000, l’estuaire du Var avec ses roselières et leur riche avifaune. Pour protéger la plateforme commerciale on va construire une digue conséquente, corsetant encore plus l’estuaire. Quelles seront les incidences environnementales de cette construction, celles des nœuds routiers qu’il est question de réaliser pour « alimenter » le centre commercial, celles des nouvelles constructions au ras du rivage ?

A en juger par le quotidien local, les accords commerciaux sont passés et donc le droit de bétonner une zone déjà bien abîmée, est tacitement accordé, vidant de sa substance toute étude d’impact future.
Pour toutes ces raisons, que vous allez récuser avec enthousiasme, je voterai CONTRE ce projet."

Refus de parole sur le PLU de la Gaude au Conseil métropolitain

Les bonnes pratiques du Conseil Métropolitain perdurent. Ayant omis de lever la main parce que je consultais mes notes, le maire -président non seulement ne m'a pas donné la parole mais a refusé de prendre en compte mon vote "contre" lors de l'adoption du PLU de La Gaude.
Les qualificatifs pleuvent : khmer vert, psychorigide ...
Les bonnes pratiques perdurent aussi de PLU en PLU et le conseil acte sans sourciller la mort des terres maraîchères de la plaine du Var
Mon intervention s'inscrit dans une longue suite de luttes politiques et associatives pour préserver les terres maraîchères sans prix dont les productions sont connus dans toute la France. Je suis intervenue avec Annabelle Jaeger (conseillère régionale siégeant au CA de l'Etablissement Public d'Aménagement de l'OIN) sur les enquêtes publiques, puis directement auprès du Préfet lors d'une entrevue,
Elle s'inscrit aussi dans une bataille tenace pour obtenir une évaluation globale (et honnête) des incidences de TOUS les projets en cours sur la zone Natura 2000 de la basse vallée du Var. Sur ce point Annabelle et moi avons récemment saisi la Commission des Pétitions du Conseil de l'Europe pour mise en danger de ces sites.
Voici donc la courte intervention que je n'ai pu faire. 

"Ce PLU que j’avais contesté ici et lors de l’enquête publique nous revient donc en version corrigée.
Indéniablement il y a eu prise en compte d’un certain nombre de demandes :
    •    ainsi certaines zones agricoles ridicules  car incultivables sont redevenues des zones naturelles
    •    La dénomination zone naturelle Olivier a été également un peu rationalisée, et la porte ouverte à toute construction supprimée sur ces terrains, mais les pentes de la Cagne restent néanmoins menacées
    •    Des classements abusifs en zone constructible ont été supprimés par le Symenca
MAIS grâce à une modification antérieure du POS le point noir du transfert du MIN sur les terres maraichères de La Baronne, a été acté , avec tout son cortège de nuisances, lors du précédent conseil métropolitain.
Je ne vais pas répéter mon intervention, mon opposition reste intacte.
Je voudrais néanmoins vous rappeler ou vous informer sur un point :
En décembre 2012, le CG a pris une délibération pour proposer des terres à vocation agricole en compensation de celles cédées par le même conseil pour le déplacement du MIN, du CREAT, de la chambre d'agriculture. Ces « compensations » sont une plaisanterie. Ce sont :
-à Levens, des terres en colline non cultivables,
- à Gilette, des carrières à gravier et d'un bout de garrigue sur des débits solides du Var, le tout jouxtant l'usine de La Mesta classée Seveso seuil haut, l'endroit idéal pour faire du bio. (En tous cas il y a une jurisprudence vallée de la Siagne avec annulation du projet de SCoT sur déféré préfectoral...)
Cette délibération de décembre 2012 a déjà fait l'objet d'un recours gracieux par le groupe PS au CG.

Il est évident que nous ne voterons pas l’adoption de ce PLU"

Voilà, je ne l'ai pas dit mais ce sera écrit  ;-)

lundi 3 juin 2013

OIN Basse Vallée du Var : le greenwashing

Aujourd'hui Conseil Municipal. Deux thèmes à l'ordre du jour : la modification n°2 du PLU, et les finances avec le compte administratif, la gestion de la dette et les emprunts toxiques.

Comme d'habitude, longuissimes péroraisons du maire, très mauvaises manières avec la conseillère communiste, considéré de nouveau comme indigne d'être élue de la République parce qu'elle avait manifesté à côté de ROMS chassés d'un squat (je reviendrai sur ce sujet).

Nous avons bien évidemment voté contre le compte administratif qui dissimule plus ou moins habilement le fait que notre endettement s'accroît : le montant de la dette est un peu plus élevé qu'au début de la mandature alors que 80% des compétences et des dépenses qui leurs sont affectées sont transférées à la Métropole et que nos impôts locaux ont été augmentés de 17% dès 2009.

Je suis intervenue sur l’une des modifications du PLU portant sur les "écoconstructions" de "l'écoquartier Nice Méridia" situé sur la rive gauche du Var, et censé être une radiation phare d'urbanisation dans le cadre de l'OIN basse vallée du Var…. dans la droite ligne de ce que je dénonçais le lundi précédent en conseil de Métropole. Je recopie cette partie de mon intervention :

"Le texte de la page 21 de l’additif au rapport de Présentation du PLU concerne Méridia, et le dispositif concernant les toitures  est maintenu dans la nouvelle rédaction. Or il stipule, je cite :

«  60% minimum de la surface des toitures doit être affecté à des équipements de production d’énergie renouvelable, OU à des toitures végétalisées OU à des dispositifs permettant la récupération des eaux pluviales »

Le moins que l’on puisse dire est que ce texte est inutilement restrictif pour une écovallée et un écoquartier : Pourquoi se limiter à 60% de la surface des toitures ?
Et surtout pourquoi considérer que les différentes techniques envisagées sont exclusives l’une de l’autre ? et de plus pourquoi occuper les toits pour la récupération de l’eau de pluie exclusivement d’autres équipements ? Si vous végétalisez un toit, vous pouvez le faire sur 60% de la surface et mettre au point un système de drainage qui récupérera de l’eau de pluie ET implanter les panneaux solaires thermiques nouvelle génération sur le reste du toit qui pourvoiront l’eau chaude sanitaire et un complément appréciable de chauffage central. Si vous ne végétalisez pas, les 100% de la surface permettraient de faire appel à du photovoltaïque et du thermique. Bref on n’est pas dans le l’écoconstruction prospective.

Donc serait-il possible de changer les Ou en  ET/OU ? et  le 60% en 100% ?
Sinon je trouve que c’est inacceptable et que le label ecoquartier perd en crédibilité.

Toujours à propos de Meridia, j’ai lu avec intérêt le rapport de Gaïadomo sur les incidences du projet sur la zone Natura 2000 (située à 750 m de la limite ouest du projet) et – je recite :
« En phase exploitation, ce projet sera implanté en grande partie sur des friches agricoles. Celles-ci permettent actuellement à une partie de l’avifaune de se nourrir. L’impact sur les cibles de conservation est donc indirect mais non négligeable. Néanmoins cet impact pourra être partiellement réduit si l’on veille à maintenir une surface importante d’espaces verts ».

On en revient au point que j’ai soulevé lundi dernier, lors du conseil le la Métropole :  ce sont les effets CUMULES qui devraient être pris en compte. Des dizaines d’hectares de zones de nourrissages disparaissent : les 23 ha du site du stade, les 21 de La Baronne etc .. Et des espaces verts urbains même très agrestes ne nourrissent pas certaines espèces comme le grimpereau des jardins, la Bouscarle de Cetti et autres Pouillot véloces, espèces non inscrites sur la fameuse Annexe 1, et nous risquons ainsi une inquiétante perte de Biodiversité. C’est exactement ce que je vous ai dit à propos de La Baronne, je le redis. .. même si vous considérez que ce sont des propos de khmère verte… et au fond je prend ça pour un compliment, à force."
 
Bien évidemment on m'a répondu que le OU n'était pas restrictif, qu'il ne fallait pas décourager les entreprises du bâtiment en étant trop exigeant et que si elles le proposaient elles pourraient équiper 100 % des surfaces de toit….
Je les rencontre justement cette semaine les entreprises du bâtiment lors d'un débat qui traitera entre autres de "Le dilemme de l'élu : Rigueur/investissement". Très curieuse de voir et entendre ;-)