mercredi 11 septembre 2013

Le prix d’une vie à Nice : limites de l’autodéfense


Tous les media se sont faits largement l'écho du drame survenu en plein centre de Nice. Une bijouterie, bien modeste (nous sommes loin des richesses cannoises), située tout près de l'avenue Jean Médecin, a été braquée par deux jeunes armés. C'était la deuxième fois en dix mois et je comprends l'exaspération et la peur du commerçant (J'ai moi-même subi un cambriolage et vandalisme poussé de ma maison et c'est une épreuve majeure). Mais je ne cautionne plus du tout la suite des évènements : le bijoutier a poursuivi les deux cambrioleurs, a fait usage de son arme à feu et atteint de deux balles dans le dos le jeune braqueur qui est décédé dans la rue. Les réactions des hommes politiques de droite sont à vomir : tous dans l'invective du gouvernement et des "voyous" et ils tolèrent sur leurs pages face book et autres réseaux sociaux, des discours immondes.
 
Pas un mot sur le jeune mort, pas un mot de compassion ni sur lui, ni sur ses parents à qui je présente ici mes condoléances et le souhait qu'un jugement équitable soit rendu rapidement.

Le contribuable niçois a financé un réseau coûteux, très dense, de vidéosurveillance, nous avons une armada de policiers municipaux, des discours martiaux sont tenus en toute circonstance .. mais durant la présidence précédente le nombre de policiers de "la nationale" a diminué, les commissariats de quartier ont disparu. Je ne vois pas comment en un an le gouvernement pouvait "remailler" tout le système.

J'ai envoyé un court communiqué à la presse - et le partage ici :

Je condamne – avec l’ensemble des militants d’EELV - l’agression dont la bijouterie La Turquoise a été victime. Mais je condamne, aussi, fermement, le recours aux armes du commerçant qui, de victime est devenu  - malgré lui – un meurtrier.


Ainsi à Nice on peut être abattu, à 20 ans, par deux balles dans le dos au nom de la justice ? Mais quelle justice ? De simples citoyens se sentent autorisés à utiliser des armes à feu et certains prennent leur défense. Quel est pour eux le prix de la vie d’un jeune homme de 20 ans, fut-il un cambrioleur, pris dans une dérive dont la société est collectivement responsable ?

 
Toute forme de violence est condamnable, mais ici nous sommes devant le résultat d’un climat entretenu et de fait justifié par l’attitude des élu-es de la droite locale. Il n’est que lire les pages des réseaux sociaux pour y découvrir des torrents de haine et de réaliser l’empoisonnement de notre société par les discours va-t-en guerre qui prévalent à Nice depuis des mois. Nous assistons aussi à la faillite du système tout-surveillance-tout caméra que nous avons dénoncé maintes fois.

 
Dans toutes les réactions exprimées je suis étonnée de voir que personne ne se pose la question de savoir si pour défendre ses biens, un citoyen est légitimement fondé à faire usage d’une arme à feu.

 
Nous appelons à la révision de la législation de la détention d’armes par les citoyens et espérons que les autorités judiciaires sauront rappeler à TOUS (braqueurs, victimes et élus) le droit, tout le droit.